Pour être honnête, je ne me suis jamais remis du charlant album Pet Town d’Eerie Wanda paru aux premiers jours de 2019 (chroniqué ici). Cette subtile fusion entre indie folk et bedroom-pop DIY a fini dans mon top des meilleurs albums de cette année en raison de ses compositions chaleureuses, aériennes et apaisantes. L’année suivante, Marina Tadic de son vrai nom a branché les guitares avec son side-project très 90’s dans l’âme que fut Kidbug (chroniqué ici) qui fut bien sympathique. Maintenant tout de même son rythme d’un album tous les trois ans, elle fait son retour en grâce avec son successeur intitulé Internal Radio. Vais-je être de nouveau conquis comme en janvier 2019 ? Réponse ci-dessous.
Comme 99% de la population mondiale, Eerie Wanda a senti le vent tourner avec la pandémie et les nombreux confinements qui ont suivi et cela a de quoi affecter sa santé mentale. Avec Internal Radio, elle s’ouvre à nous sur sa vulnérabilité avec des titres beaucoup plus solennels et plus oniriques que jamais. S’éloignant des terrains bedroom-folk DIY, l’artiste mi-croate mi-néerlandaise s’aventure vers des territoires plus dream-pop où elle utilise sa voix comme une texture avec des morceaux un brin bouleversants et éthérés tels que « Sail To The Silver Sun » qui plante le décor.
On se laissera border par des compositions plus hantées comme « NOWx1000 », « Long Time » et « Confess » où son interprétation hallucinée et pleine d’émotions prendra une nouvelle dimension. Les guitares sont mises en arrière-plan au profit des textures synthétiques qui dominent sur « Someone’s In My House » et sur « Sister Take My Hand » absolument touchants. Ceci dit, quelques moments rappelant la grâce de Pet Town sont aussi de la partie, à savoir la magnifique « Birds Aren’t Real » qui est un sublime moment de poésie ou bien encore « Puzzled » où Marina Tadic n’a jamais sonné aussi majestueuse.
Après une conclusion instrumentale nommée « Bon Voyage » mettant un terme à ce périple onirique, Internal Radio est la preuve de ce nouveau virage emprunté par Eerie Wanda. Même si je trouve à titre personnel que le côté spontané et chaleureux de Pet Town n’est que palpable à cours d’écoutes répétées, cette transition synthétique et hantée lui va également à ravir en raison de ces nombreux confinements qui ont eu un impact sur sa santé mentale. Un sublime disque élégant à écouter durant la future dépression hivernale à venir.
Note: 9/10