Tenci – A Swollen River, a Well Overflowing

On se souviendra longtemps de l’impact de Tenci avec l’arrivée de son premier disque nommé My Heart Is An Open Field paru deux ans plus tôt (chroniqué ici). La musicienne de Chicago qu’est Jess Shoman nous avait tout simplement envoûté avec son univers si attachant et dépouillé qui lui a valu un succès critique. Et elle récidive avec un groupe cette fois-ci pour son successeur intitulé A Swollen River, A Well Overflowing.

S’éloignant stratégiquement de son univers bedroom-pop/indie folk pour aller lorgner vers des contrées plus vastes que ce soit l’alt-country quelque peu noisy et créatif. Tenci accompagné de ses musiciens sortent des sentiers battus dès les premières notes de « Shapeshifter » (« I’ll show you how I’m changing », chante-t-elle) avant de prendre le large avec « Vanishing Coin » aux contrées fantastiques et quelque peu enfantines ou bien avec le plus intense « Be » (« I am quiet as I can be », lance-t-elle avant qu’un solo de saxophone vienne l’interrompre avec grâce).

A Swollen River, A Well Overflowing fascine avec son écriture aussi bien abstraite que touchante mais aussi avec ses compositions aventureuses. Brouillant les pistes entre le rêve et le cauchemar, Tenci étonne du début à la fin que ce soit sur l’acoustique « Great Big Elephant » ou encore sur les intenses « Cold Dirty Water » et « Sharp Wheel » avant de prendre de la hauteur avec « Sour Cherries » et « Two Cups ».

Après avoir effectué un périple musical de haute volée, le calme revient au premier plan avec la sublime conclusion dépouillée du nom de « Memories ». Le second album de Tenci est notable pour ces ambitions dantesques qui dépassent le cadre de la musique. Se voulant être un chaînon manquant entre Bill Callahan, Aldous Harding et Chan Marshall, le groupe de Chicago saura s’ouvrir à son auditoire de la plus belle des manières.

Note: 8.5/10