Je ne compte plus du tout le nombre de projets et de rêves partir en fumée à cause de la pandémie. J’avais prévu de faire un tour au bled pendant l’été 2020 mais le COVID a dit: « léléla ». Mais je ne pouvais pas non m’empêcher de penser aux autres qui ont vu leur plan tomber à l’eau à cause de cela. Et Caroline Rose en fait partie. L’artiste new-yorkais.e était censé.e régner dans le game avec son album Superstar paru en mars 2020 (chroniqué ici) mais COVID croisé tu connais. Cela ne l’empêche pas de revenir trois ans plus tard en guise de revanche avec The Art Of Forgetting.
Comme on pouvait s’y attendre, ce nouveau disque est à mille lieues de la pop brillante et sarcastique de Superstar. En effet, la vie personnelle de Caroline Rose fut chamboulée de bout en bout allant d’une rupture douloureuse à sa santé mentale défaillante au fur et à mesure. Iel décide ainsi de replonger dans ses souvenirs d’enfance longtemps enfouis à travers des compositions plus théâtrales et émouvantes telles que « Love / Lover / Friend » en guise d’ouverture avec ses influences dignes de Perfume Genius mais également les arrangements riches de « Rebirth » et de « Miami » qui sauront nous émouvoir comme jamais.
Entrecoupés d’interludes de sa grand-mère perdant manifestant sa mémoire qui l’appelle chaque jour (« Better Than Gold », « Cornbread », « Florida Room »), The Art Of Forgetting est une œuvre introspective et touchante. Caroline Rose exorcise ses regrets et ses passages à vide notamment sur les samples distordus de « The Doldrums » ou encore sur la dream-pop enivrante de « The Kiss » et sur « Tell Me What You Want ».
Mais au fur et à mesure, iel compte sortir de l’adversité avec les derniers morceaux triomphants que sont « Love Song For Myself » et « Where Do I Go From Here ? » où l’amour et l’estime de soi sont primordiaux pour chacun.e d’entre nous. Il en résulte un The Art Of Forgetting plus solennel et plus grandiose que jamais qui confirme le statut indéniable de Caroline Rose.
Note: 8/10