Lorsque Matthew Herbert fait son retour, cela reste un événement avant tout. Le légendaire producteur britannique n’avait pas donné signe de vie depuis deux ans avec son Musca sonnant comme un retour aux sources. Cette année, il continue de nous surprendre avec un nouvel album concept en compagnie de la London Contemporary Orchestra du nom de The Horse.
Conceptuel car Matthew Herbert signe une œuvre musicale hors du commun. En effet, The Horse est pensé comme une pièce musicale continue, « réalisée avec un squelette de cheval complet, plus de 30 musiciens, des flûtes en os, des tambours en peau de cheval, des instruments mécaniques originaux, des lyres pelviennes, de l’électronique et une bétonnière ». Très vite, le producteur britannique ainsi que le London Contemporary Orchestra nous plonge dans une ambiance musicale cinématographique des plus prenantes dès le départ avec « The Horse’s Bones Are In A Cave » plantant le décor avant de prendre son envol avec les immersifs « The Horse’s Hair And Skin Are Stretched » et « The Horse Is Prepared » qui suivent.
Durant cette cérémonie musicale entre musique avant-gardiste, house et soupçons jazzy, les deux entités réussissent à tisser un storytelling plus que prenant et pourtant sortant de l’ordinaire. Durant ce périple, on retrouve des têtes connus, à savoir des solistes comme Shabaka Hutchings mais encore Evan Parker dont on entend sa patte sur « The Horse Is Submerged » et Theon Cross sur « The Horse Has A Voice » absolument ensorcelants. Petit à petit, cette épopée nous prend aux tripes avec cette capacité d’allier sonorités organiques et mécaniques pour des moments de bravoure haletants comme « The Horse Is Put To Work » ou bien également « The Truck That Follows The Horses » et « The Horse’s Winnings » très denses à l’écoute.
Avec The Horse, Matthew Herbert x L.C.O. franchit un nouveau palier avec ce disque résolument créatif et frémissant. Une expérience musicale hors du commun où on réussit à se plonger dedans dès les premières minutes et dont on ressort grandi par la suite.
Note: 8/10