Personne ne s’était préparé au virage groovy qu’a entrepris Girl Ray en 2019 avec leur second disque sobrement nommé Girl (chroniqué ici). Le trio britannique mené par la voix grave de Poppy Hannin a pris le monde à contre-courant en offrant des compositions plus funky et somptueuses qui leur vont à ravir. Et petite parenthèse, c’est fou de penser que c’était un de mes derniers concerts avant la fin du monde. Quoi qu’il en soit, le groupe fait son retour pile poil en cette saison estivale bien morose avec leur successeur tant attendu du nom de Prestige.
Et du groove en veux-tu en voilà avec ces douze nouvelles compositions à l’énergie contagieuse. Girl Ray assume définitivement ce virage dès le départ avec « True Love » où elles tissent un lien entre Hi-NRG et disco-funk avec cette touche pop pailletée et ensoleillée qui continue de prendre de l’ampleur avec les rythmés « Everybody’s Saying That » et le sautillant « Love Is Enough ».
Poppy Hankin, Iris McConnell et Sophie Moss rendent hommage à la culture ballroom, comme a pu le faire une certaine Queen B l’année dernière avec son album Renaissance. Impossible de ne pas vouloir voguer lors des écoutes de « Begging You Now » ou de « Tell Me » rappelant que Girl Ray sait maîtriser le dancefloor comme personne. La production de Ben H. Allen peut s’avérer aussi bien intrigante que lisse, et c’est ce qui empêche à Prestige de manquer quelque peu de variété par moments.
Homogène de bout en bout avec « Tell Me » et « Wanna Dance », on aurait aimé un hymne bien pêchu et électrique mais c’est la sensualité qui prime jusqu’à la fin avec le fameux tube « Give Me Your Love » que l’on a découvert sous sa version française il y a deux années de cela mais légèrement relifté et quelque peu rétrofuturiste. Quoi de mieux que de se déhancher au son funky de Girl Ray qui offre la bande-son discoïde de cette seconde moitié d’été ?
Note: 8/10