Le retour de Jonathan Wilson est toujours une bonne nouvelle pour les plus mélomanes d’entre nous. On se souviendra de son dernier tour de force nommé Dixie Blur il y a trois années de cela (chroniqué ici) où le producteur attitré de Father John Misty prouvait qu’il était à l’aise dans des allées country et bluegrass. Allons savoir ce qu’il nous a réservé pour Eat The Worm.
Pour cette nouvelle aventure musicale, Jonathan Wilson retrousse ses manches et prêt à nous embarquer vers de nouvelles contrées. Le premier titre se nomme « Marzipan » et plante le décor comme il se doit, à savoir une ballade mélancolique menée au piano avant de prendre son élan avec le détonnant « Bonamassa » et « Ol’ Father Time » rappelant la grâce de Harry Nilsson avant de prendre un virage inquiétant et hanté sur « Hollywood Vape » totalement vampirique. Bref, un périple qui s’annonce étourdissant.
Sur Eat The Worm, Jonathan Wilson viendra se confier sur son ancienne vie à Brooklyn avant de se consacrer à la musique entièrement. Accompagné de Jake Blanton (The Killers), CJ Camerieri (Bon Iver), Paul Cartwright (Lana del Rey), Wynton Grant (Hans Zimmer) ou encore Rita Andrade, le musicien multi-instrumentiste rendra hommage au courant progressif à travers des morceaux incroyablement denses et ambitieux tels que la folk baroque bouleversante du nom de « The Village Is Dead » ou encore les allures bossa-nova de « Wim Hof » qui prendront de l’ampleur. A travers des arrangements absolument rétro et sophistiqués sur « Lo And Behold » ou bien même sur « Charlie Parker », notre hôte continue de transporter son auditoire avec ce storytelling qui le rend si humain et ingénieux avec également les somptueux « East L.A. » et « Ridin’ In A Jag ». Malgré la quasi-absence de guitares, on sent définitivement la patte aventureuse de Jonathan Wilson qui continue de faire des merveilles sur cette introspection rétro et colorée qu’est Eat The Worm.
Note: 8/10