On se souviendra longtemps de l’impact du dernier album d’Asher Gamedze paru l’année dernière qui se nommait Turbulence & Pulse. Le compositeur et percussionniste de renom avait solidifié son statut sur la scène jazz américaine grâce à des improvisations musicales de haute volée. Mais il ne compte pas en rester là car il revient frapper de nouveau fort avec son successeur du nom de Constitution en compagnie de The Black Lungs.
Cette formation comprendra entre autres Ru Slayen (percussion), Sean Sanby (basse), Nobuhle Ashanti (piano), Tumi Pheko (cornet), Garth Erasmus (saxophone alto), Jed Petersen (saxophone ténor), Tina Mene (voix), Athi Ngcaba (trombone) et Fred Moten (textes) et viendra explorer de larges horizons à travers cette expérience musicale hors du commun. Asher Gamedze, étant le chef d’orchestre, nous entraîne dans une odyssée polyrythmique et modale qui débute avec un « Find Each Other » où le spiritual jazz venu d’ailleurs se confronte au spoken-word prenant de Tina Mene avant de prendre le large avec « Elaboration » et « Destitution » définitivement ensorcelants.
Constitution, qui fut enregistré en un seul jour en Afrique du Sud, est également un parfait document musical détaillant les conséquences désastreuses de la suprématie blanche et du capitalisme racial faisant ravage depuis de nombreuses générations. Asher Gamedze & The Black Lungs détonne pour ses improvisations taillées sur mesure notamment à travers des moments audacieux comme « Constitution » scindé en deux parties donnant l’occasion pour les musiciens de briller mais également « Determining Facts » et « Melancholia ». En déconstruisant avec beaucoup d’attention et de façon collective tous leurs moyens afin de faire entendre leur voix sur « High Land. New Home » et sur « Deposition: A Song For The Dialectician », Constitution reste un disque mettant en valeur la relation conflictuelle entre l’antagoniste et les résistants à travers cette incroyable dose de spiritual jazz avant-gardiste.
Note: 8/10