Personne n’était préparé au virage musical de Bryan’s Magic Tears il y a trois années de cela. Le groupe parisien s’était aventuré en terrains Madchester sur leur prédécesseur qui se nommait Vacuum Sealed qui fut une sacrée réussite, ma foi (chroniqué ici). Presque trois ans jour pour jour, la formation enfonce le clou avec son successeur tant attendu du nom de Smoke and Mirrors.
Et si vous pensez que Bryan’s Magic Tears allait faire marche arrière, vous vous mettez le doigt bien profond. Sur Smoke and Mirrors, le groupe parisien ira encore plus loin dans ses influences baggy/Madchester avec une bonne touche de shoegaze à travers ces dix nouvelles compositions beaucoup plus ambitieuses et beaucoup plus raffinées, à commencer par un « Crab Kiss » où les légères touches électroniques pointent le bout de leur nez. Benjamin Dupont, par son interprétation rappelant Shaun Ryder, et ses acolytes élargissent leurs horizons pour notre plus grand plaisir avec également le vibrant et coloré « Stream Roller » aux doux airs des années 1980-1990 ou encore le rêveur et sucré « Death Row » interprété par la bassiste Lauriane Petit afin de faire perdurer le plaisir comme Cocteau Twins.
Bien évidemment, Bryan’s Magic Tears n’a pas tourné le dos à leurs aspirations électriques. On en veut pour preuve les influences shoegaze sur les murs du son incroyables du rêche « Stalker » possédant des airs de Ride, du sonique et vénéneux « Side By Side » rappelant The Jesus a Mary Chain ou du noisy « Deep Blue » se rapprochant de My Bloody Valentine. Smoke and Mirrors est un parfait remède face à la morosité ambiante de cette fin d’année avec d’autres hymnes flamboyants tels que « Raised By Rain » et « Beauty and The Beat » avant de nous émouvoir avec la splendide ballade nommée « Lady D » prenant une dimension magistrale au fur et à mesure avec l’intervention des cordes en guise de cerise sur le gâteau. Quoi qu’il en soit, ce nouvel album de Bryan’s Magic Tears est sans conteste un des disques les plus marquants de cette fin d’année car il nous réconfortera comme il se doit et permet d’afficher de nouvelles ambitions pour le groupe parisien.
Note: 9/10