Souvenez-vous lorsque Sophie Jamieson nous avait bouleversé avec son premier album nommé Choosing il y a deux années de cela (chroniqué ici). On avait découvert une musicienne britannique prête à exorciser ses démons avec une plume tellement forte et des compositions absolument troublantes qui ont réussi à nous toucher. Allons savoir ce qu’elle nous a réservé avec son successeur qui s’intitule I Still Want To Share.
Maintenant qu’elle a vaincu ses démons (alcoolisme, dépression…), elle continue de chasser les vilains nuages à travers son interprétation touchante pour cette seconde aventure musicale produite par Guy Massey (Spiritualized, Richard Hawley…). S’ouvrant sur un « Camera » des plus mélancoliques prenant de l’ampleur au fur et à mesure avec ces arrangements épurés, Sophie Jamieson se montre plus brute qu’à l’accoutumée notamment lors des écoutes des ballades comme « Vista » qui détaille le sentiment amoureux ainsi que ses conséquences ou encore « Baby » parlant sans pudeur de la maternité et « Welcome » pour le moins vaporeux et quelque peu mystérieux.
On n’est pas au bout de nos surprises avec ce spleen si présent à travers des compositions finement arrangées comme « Highway » alternant le calme et le bruitiste avec tant de réussite avant de nous achever sur son final cathartique et émotionnel mais également « I Don’t Know What To Save » et « How Do You Want To Be Loved ? » pour les moins époustouflants. Toujours est-il que Sophie Jamieson réussit à tisser une connexion nostalgique par rapport à ces éléments auxquels elle s’est longtemps identifiée avant de nous émouvoir par ces mélodies à la sombre beauté que sont la magnifique triptyque nommée « Your Love Is A Mirror » ainsi que « I’d Take You » et « Time Pulls You Over Backwards » en guise de conclusion des plus bouleversantes.
Avec I Still Want To Share, la musicienne londonienne réussit à mettre derrière elle les fardeaux qui semblaient lourdes pour briller de plus belle. Un second album à la fois thérapeutique où le songwriting complexe suffit pour nous toucher aisément.
Note: 8.5/10