Le come-back de Modest Mouse n’est désormais plus un secret pour personne. Le fameux groupe de Washington mené par le grand Isaac Brock a régné depuis plus de 20 ans sur la scène indie rock américaine avec leurs classiques comme The Lonesome Croweded West en 1997 , The Moon & Antarctica en 2000 ou Good News For People Who Love Bad News en 2004. Cela faisait maintenant 8 ans qu’on était sans nouvelles du groupe depuis leur très mitigé We Were Dead Before The Ship Even Sank qui comptait pourtant comme guests Johnny Marr, légendaire guitariste de The Smiths et James Mercer, leader de The Shins et de Broken Bells. Après un repos bien mérité, voilà que la joyeuse troupe revient en très grande forme avec leur sixième album Strangers To Ourselves.
Pour ce nouvel album, Modest Mouse reprend là où ils se sont arrêtés après leur précédent album et nous rappelle que le groupe est loin d’être mort et qu’il a encore pas mal d’idées. Sur le morceau-titre d’ouverture calme annonçant la tempête à venir, Isaac Brock se vante de la chance d’avoir « dormi » car lui et sa bande comptent mieux s’emparer du trône comme auparavant. Strangers To Ourselves est un festival de morceaux aussi bien foutraques que réjouissants: les titres funky et vigoureux « Lampshades On Fire » et « The Best Room » qui raviront les fans de Good News Who Love Bad News, des compositions raffinées telles que « Shit In Your Cut », « Pups to Dust », « The Tortoise And The Tourist » mais aussi « Ansel » qui traite de la tragique disparition du frère du chanteur.
Oui mais bon, chaque album de Modest Mouse comporte des morceaux à prendre ou à laisser, selon les goûts et les couleurs. Je pense au gag hip-hop mutant et complètement barge de « Pistol (A. Cunanan, Miami, FL. 1996) » où Isaac Brock rappe comme Nicki Minaj ou Iggy Azalea sous Tranxène, à la disco extravagante de « The Ground Walks, with Time In A Box », au rock new age complètement mainstream de « Wicked Campaign » avec James Mercer aux chœurs, et à l’intermède country « God Is An Indian And You’re An Asshole » qui sont sympas pour délirer mais vite soûlants à la longue. Heureusement qu’à côté, on a des perles comme la sublime ballade toute mimi « Coyotes », la ragtime carnavalesque de « Sugar Boats » et bien sûr la conclusion sombre et épique « Of Course We Know » qui est, à coup sûr, l’apogée de ce disque.
Une chose est sûre, c’est que ce Strangers To Ourselves n’atteindra pas les sommets de leurs classiques mais nous rappelle que Modest Mouse est bel et bien de retour avec une « soif de vengeance ». D’autant plus qu’un autre album issu des mêmes sessions de cet opus paraîtra soit cette année, soit l’année prochaine. Espérons tout de même qu’ils partiront moins dans tous les sens pour celui-ci.
Note: 7/10