Thee Oh Sees – Mutilator Defeated At Last

CF-055cover

Tous les ans, on se pense la même question rhétorique: y aura-t-il un nouvel album de Thee Oh Sees ? Depuis que le groupe californien de garage rock psychédélique nous avait annoncé une pseudo-pause après l’album Floating Coffin en 2013 et la tournée qui en a suivi, il y avait de quoi être inquiet limite triste…Jusqu’à l’arrivée de leur huitième album Drop l’année dernière qui mettait fin à leur prétendue pause. Invincible dans son domaine, la bande à John Dwyer adore mettre la concurrence à genoux (sauf peut-être Ty Segall) et fait plaisir à ses fans avec un album par an sans compter les EP, split singles et autres side-projects en vrac et ne s’arrêtera pas. Comme le veut la tradition, 2015 signifie nouvel album de Thee Oh Sees qui s’appelle Mutilator Defeated At Last.

Et comme à son habitude, le groupe californien possède toujours la gnaque et le pep’s, comme le prouvent ces neuf nouvelles chansons, à commencer par « Web ». Sombre et menaçant, les guitares se font criardes soutenues par un rythme quasi-militaire mené à la batterie et par le phrasé inquiétant et chuchotant de John Dwyer. Très vite, les hostilités commencent avec « Withered Hand » qui commence par un souffle de vent et une ligne de basse menaçante avant que des puissants riffs de guitare et la voix furieuse de Dwyer venant d’Outre-Tombe nous explosent en pleine face.

La suite est du même acabit avec « Poor Queen » et la bluesy « Turned Out Light » qui sonnent comme du Thee Oh Sees pur jus, de facture plus conventionnelle donc. La marée sonique « Lupine Ossuary » s’inscrit dans la lignée garage où John Dwyer nous gratifie des solos de guitare fuzzy tonitruants aux saveurs 70’s tandis que « Sticky Hulks » flirte avec le rock psychédélique avec son orgue solennel et des sonorités de guitares très aiguës et figurent tous deux incontestablement parmi les meilleures compositions du groupe ever. La fin de Mutilator Defeated At Last voit également son lot de surprises avec l’instrumental acoustique et chaleureux à la Kurt Vile de « Holy Smoke », le brûlot punk à la puissance herculéenne de « Rogue Planet » ainsi que la conclusion atmosphérique étonnante de « Palace Doctor » qui vient clore l’album magistralement.

Et un autre très bon album de Thee Oh Sees dans le compteur. Il faut dire que le groupe possède une inépuisable source d’inspiration pour être au taquet tous les ans. Son mélange tranchant de garage, punk, rock psychédélique et de fuzz étant devenu leur marque de fabrique montre à quel point Thee Oh Sees est devenu un des meilleurs groupes dans son domaine et qu’ils ne sont pas prêts de s’arrêter. A l’année prochaine pour de nouvelles fournées, si Dieu le veut.

Note: 8/10