Après le come-back de Blur, c’était celui de The Libertines qui était le plus attendu cette année un peu comme un reboot au cinéma. En mars dernier lorsqu’était sorti le dernier solo de Carl Barat sous le pseudonyme Carl Barat & The Jackals (lire la chronique ici), j’avais rêvé d’un retour de The Libertines. Et mon rêve s’est exaucé avec la reformation du groupe qui leur a valu un passage à Rock en Seine en août dernier et ENFIN un troisième album intitulé Anthems For Doomed Youth.
Maintenant que Pete Doherty a mis derrière lui les Babyshambles et toute sa came, que Carl Barat s’est enfin fait plaisir avec Dirty Pretty Things et ses escapades solo, il est temps que le groupe londonien reprenne les choses en main maintenant que les deux ex-pires ennemis sont devenus les meilleurs potes de l’univers. Sur ce nouvel opus, ils reprennent là où ils se sont arrêtés onze ans plus tôt avec leur second éponyme. Dès les premiers titres « Barbarians » et « Dunda Gin », The Libertines sont à nouveau d’attaque avec ses riffs de guitare acérés, le chant partagé entre Doherty et Barât et une rythmique bien calibrée. Comme quoi, ils n’ont pas perdu la main depuis onze ans.
Si d’autres morceaux sont de ce calibre à mi-chemin entre garage et indie rock comme « Belly Of The Beast », « Fury Of Chonburi » ainsi que l’immense « Glasgow Coma Scale Blues », on a vite constaté que The Libertines a perdu la fougue d’antan et est devenu plus sage avec le temps. La surprise vient de Pete Doherty qui, devenu 100% clean, dévoile une facette romantique sur les ballades au piano « You’re My Waterloo » et « Dead For Love ». Il en est de même pour ses compères qui n’hésitent pas à nous surprendre avec des registres plus pop comme le morceau-titre ou encore le plus surprenant « Iceman » avec un départ acoustique pour un final électrique des plus jouissifs.
Au final, ça valait le coup d’attendre pour un troisième album de The Libertines. J’avais même peur que le groupe nous sorte des fonds de tiroir des prédécesseurs mais au final Anthems For Doomed Youth nous prouve que le quatuor en a encore dans le ventre mais a acquiert également une certaine sagesse. Maintenant que Pete Doherty et Carl Barat se sont enfin réconciliés, The Libertines sont repartis pour durer.
Note: 8/10