En juillet dernier lors de l’épisode caniculaire, Wavves s’est associé avec Cloud Nothings pour nous offrir une bande-son estivale intitulé No Life For Me (lire la chronique ici) quand on en avait besoin. Ceci faisait prémice à un futur album du groupe de San Diego pour les prochaines semaines prévu au départ pour le mois d’août mais au final pour ce mois d’octobre. Ce nouvel opus sobrement intitulé V fait suite à Afraid Heights et est sorti dans des conditions plus que tendues.
Quelques semaines plus tôt, Nathan Williams, tête pensante du groupe, a tenu tête contre sa maison de disques Warner Bros. qui tentait de leur mettre des bâtons dans les roues, surtout quand ils ont viré comme des mal-propres JEFF the Brotherhood de leur roster en début d’année. Trop choqué et déçu, Williams s’emporte sur Twitter: « Donc vous voulez me mettre les bâtons dans les roues, c’est ça ? Mais niquez vos mères ! Si vous ne me laissez pas publier notre nouveau single sur Soundcloud, je vais leaker tout le nouvel album et vous ferez moins les mecs ! ». Au final, ce petit coup de gueule aura fini par bien payer car le très bon single enflammé « Way Too Much » dévoilé l’été dernier aura permis de faire un come-back triomphant. Tout s’annonçait de bonne augure pour V.
Ce nouveau disque a comme principal thème la rupture et l’abandon, comme 95% des autres groupes actuels, notamment sur les titres « Pony » et « My Head Hurts ». Même si Nathan Williams approche la trentaine, cela n’empêche pas pour lui de rester un éternel adolescent qui enchaîne gueule de bois sur gueule de bois ou désillusions sur désillusions sur « All The Same » (« I’ve lost my job today/But it’s all the same »). Musicalement, Wavves ne change pas d’un iota sa formule surf-garage et pop-punk qui fait toujours des siennes. Avec des riffs de guitare explosifs, des lignes de basse décapants et une section rythmique explosive, il y a de quoi charmer les auditeurs sur « Heavy Metal Detox », « Flameszsz », le parfaitement bien produit « Redlead » ainsi que les agressifs « Tarantula » et « Cry Baby ».
Comme ses prédécesseurs, V est un album vif et coloré digne de Wavves avec un degré de coolitude toujours à son maximum et on ne s’en plaint pas. Alors certes, c’est carrément en dessous de leurs chefs-d’œuvres King of The Beach et d’Afraid Of Heights, mais cela permet à Nathan Williams d’être le porte-parole de sa génération qui cherche à éveiller les consciences de son public à sa façon.
Note: 7/10