En dix ans d’existence, Born Ruffians mène une carrière plutôt bien remplie avec trois bons disques. Le quatuor indie rock canadien marchait sur les pas de Talking Heads et Violent Femmes pour nous offrir un son cadencé et élégant, flirtant parfois l’art-pop. Après un troisième album Birthmarks en 2013, les voici de retour avec un quatrième album intitulé Ruff.
Et une fois n’est pas coutume, on retrouve bien le son Born Ruffians comme on aime et en pleine forme avec des titres directs et immédiats comme « Don’t Live Up », « Stupid Dreams » et « Yawn Tears » aux riffs implacables et la voix sautillante de Luke LaLonde. Par moments, on aurait cru entendre du Vampire Weekend période 2008 à 2010, mais c’est tellement sympa à l’écoute. Après une courte intermède acoustique et rêveuse de « Don’t Worry Now », ils rechargent leur énergie infectieuse avec les jubilatoires « When Things Get Pointless I Roll Away » (avec sa dernière minute profondément éthérée et déchirante) et « & On & On & On ».
Comme à leur habitude, Born Ruffians maîtrise parfaitement leur sujet et sait varier les tendances tantôt insouciantes avec « (Eat Shit) We Did It » et « We Made It » tantôt mélancoliques comme sur le très beau et ironique « Fuck Feelings », une ballade remplie d’émotions. Il en est de même pour l’excellente conclusion de « Shade To Shade » qui pourrait montrer des nouveaux horizons pour le groupe.
Et encore un bon album de plus à rajouter dans la discographie de Born Ruffians. On n’est pas encore dans la catégorie du magnum opus mais ça aurait pu l’être si les Canadiens auraient des hymnes qui se seraient démarqués. Ce sera pour la prochaine fois, espérons-le.
Note: 7.5/10