L’Impératrice a réussi à s’imposer avec ses deux EPs – L’Impératrice en 2012 et Sonate Pacifique en 2014 – dans le milieu underground français. Le sextet parisien mené par la tête pensante Charles de Boisseguin emmenait ses auditeurs dans des contrées sensuelles et voluptueuses à la croisée de l’électro et de la pop des années 70-80. Cette année, ceux qui se sentent proches de l’univers musical d’Air ou de Sébastien Tellier nous emmènent encore plus loin vers une Odyssée extraterrestre, rêveuse et caline.
La chanteuse jazz Flora Benguigui a intégré le collectif pour apporter plus de sensualité à ce nouveau voyage musical qui « raconte l’histoire de Theodora, une impératrice byzantine, une courtisane et une danseuse ensorcelante, et qui amène sa troupe avec elle dans un long périple décadent ». Vous avez votre ceinture attachée ? Parfait, soyez parés pour un « Départ » aux synthés planants et à la rythmique puissante qui nous emmène vers les étoiles avant que les « Agitations Tropicales » ne prennent le relais. Ce deuxième titre résolument disco aux allures de Daft Punk période Discovery (selon 99 % des gens) vous fera déhancher avec sa basse groovy, son riff de guitare funky ainsi que la voix douce et élégante de Flore qui nous parle de « partouze dans une jungle » selon les termes de Charles de Boisseguin.
Flore Benguigui impressionne car sa voix empreinte d’émotions glisse naturellement sur des compositions envoûtantes comme la valse de « Parfum Thérémine »qui dégage un doux parfum de mysticité et d’exotisme ou encore « La Lune ». Les deux autres morceaux instrumentaux valent aussi leur pesant d’or avec « Odyssée » qui réussit un compromis entre disco-funk et pop cosmico-spatiale résolument vintage ou encore « Epilogue » qui nous rappelle malheureusement que toute bonne exploration a une fin et qui nous ramène sur Terre.
En 6 titres et 21 minutes, L’Impératrice va encore plus loin que ses précédents EPs en touchant à une variété de sons, de sensations et de couleurs pour un résultat haut en couleurs. Odyssée est sans conteste leur EP le plus conceptuel et le plus osé mais aussi celui qui pourrait entraîner l’ascension du sextet. En attendant de les voir à la Gaîté Lyrique le 10 février, il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour un éventuel premier album.
Note: 8/10