Ne vous fiez pas à son prénom, Julien Baker est bel et bien une fille. Elle est âgée tout juste de 19 ans, est originaire du Tennessee et a été chanteuse/guitariste dans un groupe de punk-rock nommé Forrister auparavant. Aujourd’hui, elle se lance en solo comme une grande avec un premier album Sprained Ankle qui m’a laissé bouche bée dès la première écoute.
Repéré par le grand Matthew E. White que je ne présente plus, elle a pu enregistrer ce premier opus dans son fameux Spacebomb Studio. Loin du punk-rock de son premier groupe, Sprained Ankle est un très bel album indie folk dépouillé et intimiste du début à la fin, un peu comme le cultissime For Emma, Forever Ago de Bon Iver (sauf qu’elle n’était pas partie enregistrer cet album dans les bois coupée du monde non plus, faut pas déconner…). Portée par la voix de grâce et fragile de Julien Baker où elle se livre à nous de manière pudique racontant tout ce qui lui passe par la tête, les compositions guitare/voix comme « Blacktop », « Brittle Boned », « Everybody Does » ou encore « Something » font parcourir des frissons à travers l’échine.
Absolument rien n’est à jeter dans Sprained Ankle car ces neuf titres forment une atmosphère et une émotion unique qui nous accompagne tout du long de ce premier opus. Et c’est là où Julien Baker excelle avec son interprétation juste qui atteint des sommets sur « Rejoice » où je range sa prestation vocale débouchant sur une explosion parmi la plus incroyable de l’opus ou à carrément nous tirer une larme sur la conclusion piano/voix de « Go Home » qui se finit sur des extraits d’une radio religieuse.
Sprained Ankle est un sublime premier album d’une jeune chanteuse/guitariste qui deviendra grande d’ici là. Julien Baker fait partie de ces musiciennes qui débarquent à peine et nous touche en plein cœur avec des compositions folk sincères, mélancoliques et introspectives comme il se doit. On lui souhaite une très belle carrière vu qu’elle a parfaitement bien commencé son chemin.
Note: 8.5/10