Fat White Family – Songs For Our Mothers

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Le premier album Champagne Holocaust aura permis à Fat White Family de se bâtir une bonne réputation, à un tel point que la presse les a surnommé les sauveurs du rock britannique. Leur mélange de garage rock et de rock psychédélique fait des ravages partout où ils passent et leurs prestations scéniques sont gravés dans la mémoire de chacun… Sauf pendant le set du 13 novembre dernier pendant le festival des Inrocks qui s’est terminé en eau de boudin. Mais les Londoniens ne comptent pas s’arrêter en chemin, la preuve avec ce second album Songs For Our Mothers tant attendu au tournant.

Attendu au tournant certes mais pas vraiment là où on l’attendait. Fat White Family nous revient avec un second album moins énergique et plus cérébral que son prédécesseur, et pour le coup plus difficile d’accès. Le titre d’ouverture « Whitest Boy On The Beach » plante le décor avec ses cuivres complètement kitsch mêlés au ton sarcastique et tragique des textes. Il est suivi de « Satisfied » (co-produit par Sean Lennon) où il est question de fellation et de Marc Lévy. Sympa comme programme…

Ici, Fat White Family se la joue provoc où tout est question de nazis, de cul, d’Ike & Tina Turner et de drogue. Et il y a de quoi se sentir mal à l’aise à l’écoute de ce Songs For Our Mothers car Lias Saudi vacille entre chant contemplatif pas très clair et hurlements mêlés aux diverses déluges sonores et à l’ambiance malsaine où ça peut dégénérer à tout moment. Je prends comme exemple « Hits Hits Hits », « Tinfoil Deathstar », « Duce » ou même l’oppressant « We Must Learn To Rise » qui pourraient avoir une autre dimension en live. Et à côté de cela, on a la valse incongrue mais psychédélique « When Shipman Decides » aux voix déformées et au tuba qui contraste complètement avec l’ensemble de l’opus.

Le malaise domine tout le long de ce Songs For Our Mothers et ce sera à prendre où à laisser. Ce qui est sur, c’est que Fat White Family fera parler de lui pendant un bon bout de temps encore avec ce second opus moins travaillé que son prédécesseur (ce qui était volontaire selon leurs dires) mais aussi parce qu’ils ont affiché la volonté de nous envoyer « une invitation à danser sur le rythme de la haine humaine » selon Lias Saudi. Pour cette partie-là, on ne peut qu’apprécier ce geste.

Note: 7/10