Quilt – Plaza

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Le principal pilier du label Mexican Summer, c’est bel et bien Quilt. Bien qu’ils soient sur le circuit depuis 2011 avec leur premier album éponyme, le groupe de folk psychédélique venu de Boston a fracassé le game avec un second album Held In Splendor deux ans plus tôt. Avec des joyaux comme « Arctic Shark » et « Tie Up The Tides », il y avait de quoi être séduits par les compositions sentant bon la pop des sixties et le rock psychédélique (on pense fort aux Zombies et à The Mamas & The Papas entre autres) aussi bien foutraque qu’attachant. Suite à leur longue tournée de 2014, le quatuor n’avait envie que d’une chose: reprendre le chemin du studio pour donner une suite à Held In Splendor. Et cette suite se nomme Plaza.

Anna Fox Rochinski (chant, guitare), Shane Butler (chant, guitare), John Andrews (chant, batterie) et le nouveau venu Keven Lareau (basse) sont de retour pour de nouvelles aventures divisées en dix chansons. Et on sent clairement la différence entre Held In Splendor et Plaza. Les nouvelles compositions sont plus abouties et plus maîtrisées avec un travail remarquable à la production (merci Jarvis Tarveniere une nouvelle fois) où les orchestrations sont plus étoffées, la section rythmique mise à l’avant. Notamment sur le titre d’ouverture harmonieux « Passersby » chanté par Anna qui est soutenu par des arpèges de guitare hypnotisants et des cordes frémissantes. Il est suivi des titres plus catchy « Roller », « O’Connor’s Barn » ou encore le très réussi « Hissing My Plea » aux allures bien funky entre St. Vincent et Funkadelic avec toujours Anna au chant.

Mais il n’y a pas qu’elle, il y a aussi Shane Butler qui a son mot à dire sur Plaza. Comme son acolyte, il réussit à varier les genres tout en restant fluide et professionnel, allant du punchy et électrique « Searching For » à la ballade folk attendrissante et pastorale « Eliot St. ». Sans oublier bien sûr la sublime « Pandova » traitant de la disparition de la mère de Shane qui brille pour sa composition dépouillée basée sur des percussions, des arpèges acoustiques et des magiques notes de harpe. Tout simplement magnifique. Comme sur le final tendu « Your Ways » aux allures de western sans oublier sa montée en puissance explosive et magistrale qui vient clore Plaza de toute beauté. Et puis il y a John Andrews qui avait signé un album solo l’an dernier (et qui est chroniqué ici) et ne chante un titre qu’est la ballade nocturne « Something There » résolument envoûtant.

Voilà donc pour Plaza qui est à ce jour le meilleur album de Quilt mais aussi un des albums les plus marquants de ce début d’année. Le quatuor ne se contente plus de rendre hommage aux sixties comme ils avaient l’habitude d’en faire sur leurs deux premiers albums mais se sent désormais libre de s’ouvrir à toutes possibilités. Venant d’une école d’arts, le groupe nous a donné une vraie leçon d’art, pour de vrai. Quilt est dans la plaza et pour un bon bout de temps.

Note: 10/10