Suite au dernier album en date du nom de Butterfly House en 2010, The Coral s’est mis en hiatus. Le groupe de Liverpool qui, depuis 2008, cherche un nouveau guitariste depuis le départ de Bill Ryder-Jones et de Lee Sonnoy a profité d’un break bien mérité avant de revenir cette année avec un huitième album du nom de Distance Inbetween où il se fâche tout rouge.
Avec l’arrivée de Paul Molley à la guitare qui accompagne le groupe depuis de nombreuses années, The Coral fait table rase du passé et dévoile une nouvelle facette plus rock, plus électrique avec toujours la voix habitée de James Skelly et l’orgue menaçant de Nick Power. Les deux premiers titres imparables « Connector » et « White Bird » aux allures psychédéliques et aux chœurs byrdiens ne font pas exception à la règle, pareil pour la sulfureuse « Chasing The Tail Of A Dream » où le quintet de Liverpool semble déterminé à nous ramener dans les années 1960-1970.
Malgré ce relifting musical, The Coral n’a tout de même pas oublié ses origines. Les ambiances mélancoliques sont toujours aussi présentes sur les sublimes ballades comme « Distance Inbetween », « Beyond The Sun », « It’s You » ou encore la planante et inquiétante « She Runs The River » où voix et orgue ne font plus qu’un. Et ces moments-là se font rares car surgissent des missiles psychédéliques comme « Million Eyes », « Miss Fortune » très Horrors dans l’âme ou encore « Holy Revelation » s’enchaînant sans que l’on prenne vraiment le temps de respirer.
Les six années de silence radio auront été bénéfiques pour The Coral car cela aura permis de redonner un souffle nouveau. Distance Inbetween est leur véritable essai psychédélique et à mille lieues de l’indie pop bucolique de Butterfly House qui, n’ayons pas peur de le dire, nous manque tout de même un peu. Le groupe de Liverpool montre leur facette plus sérieuse avec des compositions solides non dénués d’excentricité par moments avec son ambiance de maison hantée (cf. la conclusion de l’album « End Credits » qui fait froid dans le dos).
Note: 7.5/10