On avait laissé Ray LaMontagne avec un album très décevant du nom de Supernova produit par le trop prolifique Dan Auerbach. Deux ans plus tard, le musicien du New Hampshire essaie de reprendre du poil de la bête tout en restant dans le cosmos avec un nouvel album du nom d’Ouroboros produit cette fois-ci par Jim James de My Morning Jacket. Et il y a fort à penser qu’il s’agit de son album le plus ambitieux depuis un bon bout de temps.
Le titre Ouroboros fait référence à un dragon se mordant la queue qui est un emblème du caractère cyclique du temps. Ici, Ray LaMontagne défie la loi de la gravité avec son folk-rock cosmique aux allures psychédéliques et interstellaires sur ce nouvel album divisé en deux parties. La première partie débute tout doucement avec « Homecoming » et on flotte tout doucement dans le vide intersidéral avec la voix spectrale de Ray LaMontagne qui nous guide dans l’au-delà pendant 8 minutes avant que les éléments se déchaînent rapidement avec le blues-rock agité de « Hey, No Pressure » et les titres plus prog-rock à la King Crimson que sont « The Changing Man » et « It Still Hurts » et son riff heavy digne de Black Sabbath.
La seconde partie appelle à nouveau au calme et c’est justement cette partie qui est emplie d’émotions en tous genres. La ballade envoûtante « In My Own Way » est entêtante et l’on ne voit pas du tout le temps passer tout comme le méditatif « Another Day » aux douces allures des années 1960 avec son joli duo piano/guitare acoustique. Après une courte interlude instrumentale du nom de « A Murmuration Of Starlings », le dernier titre apaisé « Wouldn’t It Make A Lovely Photograph » se voit la tâche de clore cet album ambitieux taclant gentiment la musique mainstream et les albums commerciaux de nos jours (« You’ll never gonna hear this song on the radio »).
Contrairement à Supernova qui était surproduit (le principal défaut de Dan Auerbach), Ouroboros est sublimé par une production juste et raffinée. Ray LaMontagne règne dans le cosmos et nous emmène allègrement vers une autre dimension. Ce cinquième album est certainement son plus expérimental et son plus psychédélique à ce jour.
Note: 8/10