Depuis maintenant dix ans, Woods enchaîne albums sur albums et ce toujours avec une qualité constante. Il n’y a pas à dire, la popularité du groupe de Brooklyn a monté en flèche grâce aux albums Songs Of Shame, Bend & Beyond et le tout dernier With Light And With Love paru en 2014. Cette année afin de célébrer leurs dix années d’existence, ils vont nous surprendre avec leur neuvième album Sun City Eater In The River Of Light en s’ouvrant à de nouvelles influences.
Le duo de winners Jeremy Earl et Jarvis Tarveniere a décidé d’élargir leur palette sonore et ne se contente plus de faire que de la freak folk ou de la folk psychédélique. Ici, ils s’ouvrent vers les sonorités ethio-jazz, reggae et autres sonorités afro et ce n’est pas le premier titre exotique « City Sun Creeps » qui nous prouvera le contraire. Pendant six minutes, Woods surprend totalement avec ses guitares en cocotte, ses cuivres chaloupés, sa rythmique mulatu-astatqienne (néologisme inventé par moi) totalement smooth sans oublier le falsetto enivrant de Jeremy Earl.
Plus loin, on retrouve le dub étonnant et intriguant « Can’t See At All » où on les croirait sortir d’un soundsystem de Lee Scratch Perry avec son orgue hallucinant ainsi que les sonorités afro de « The Take » prenant une dimension plus psychédélique ou encore le sublime mélange de surf et de reggae sur « The Other Side ». Il n’y a pas à dire, le groupe se mondialise et le fait très bien. Et lorsqu’ils reviennent aux bases afin de ne pas trop décontenancer l’auditeur, ils brillent toujours autant notamment sur l’envoûtante « Morning Light » avec le retour de la pedal steel, la chaloupée « Creature Comfort » et d’autres perles de folk psychédélique comme « Hang It On Your Wall » ou bien « Politics Of Free » et « Hollow Home » prenant des airs de classic rock des années 1970.
Neuvième album et neuvième sans-faute pour Woods qui est sans conteste leur disque le plus audacieux et le plus exotique de leur carrière. La bande de Brooklyn conserve leur trône en s’ouvrant à de nouvelles influences et s’en sortent avec les honneurs grâce à leur savoir-faire et leur capacité à faire voyager l’auditeur, et ce d’une manière très fluide et maîtrisée. Comme chaque album de Woods, on attendra l’été pour l’écouter sur une terrasse ou en voiture décapotable.
Note: 8.5/10