Parquet Courts – Human Performance

parquet_courts-human

Depuis 2012, Parquet Courts monte, monte et monte. Après un premier album remarquable Light Up Gold en 2012, le quatuor new-yorkais a accéléré la cadence en 2014 avec un second album acclamé Sunbathing Animal et Content Nausea publié sous le pseudonyme Parkay Quarts. Après un EP Monalistic Living complètement bordélique et anecdotique paru l’an dernier, on avait peur que le groupe allait prendre cette mauvaise direction pour ce Human Performance. Fort heureusement, c’est loin d’être le cas.

Il suffit juste de zapper cette mauvaise passe et de reprendre là où s’est arrêté avec Sunbathing Animal. Andrew Savage et ses acolytes calment un peu les ardeurs en nous dévoilant son côté mélodique. Bien sûr, on est en droit de penser à Pavement, Sonic Youth, The Clash, The Fall ou encore Television à l’écoute de Human Performance mais le quatuor nous délivre des morceaux racés, directs et bruts de décoffrage à l’image du fameux « Dust » aux accents krautrock et de l’impeccable titre éponyme au refrain mémorable et son solo de mellotron en plein milieu. Les riffs de guitare restent toujours aussi implacables, les lignes de basse sont plus épurés et les chants du tandem Savage/Brown sont plus fluides et plus vicieuses que jamais, ce qui est une des qualités indéniables de cet opus.

Après deux titres post-punk hyper-courts mais efficaces que sont « Outside » et « I Was Just Here », Parquet Courts sort le grand jeu avec des morceaux explosifs et furieux comme « Two Dead Cops » et « Paraphrased » où Andrew Savage alterne chant habité et décontracté. Et au moment où on enchaîne brûlot sur brûlot, la ballade reposante « Steady On My Mind » retentit et il y a de quoi penser à la bande de Stephen Malkmus rien que pour son côté slacker qui en ressort. Dans le même style, on retrouve « Keep It Even » plus loin. Mais tout ceci permet de voir le quatuor explorer de nouvelles palettes sonores comme la pièce maîtresse de 6 minutes nommée « One Man, No City » où ils réussissent un parfait compromis entre Velvet Underground et Talking Heads avec sa longue et hypnotique conclusion instrumentale en prime. Dans le rayon originalité, on pourra aussi citer « Berlin Got Blurry » à cause de son ambiance spaghetti-western ou encore la conclusion poignante de « It’s Gonna Happen » qui permet de placer Andrew Savage et Austin Brown dans le rang des meilleurs songwriters de leur génération.

Human Performance permet de dévoiler une facette bouleversante des deux têtes pensantes via des textes réalistes et douces-amères traitant de violences policières, de différents angoisses et de captivité. Mais il n’empêche que Parquet Courts réalise une performance plutôt impressionnante sur ce nouvel opus grâce aux compositions complexes et ciselées prémices d’une parfaite évolution et d’une maturité bluffante. Le quatuor new-yorkais enchaîne un sans-faute dans son parcours (si on ne prend pas en considération leur EP tout claqué) et rentre peu à peu dans le club des groupes indie les plus influents de cette décennie.

Note: 9.5/10