Nap Eyes était la révélation indie de l’année 2015 avec un brillant premier album Whine Of Mystics. Le quatuor néo-écossais mené par Nigel Chapman ramenait au goût du jour aussi bien les ambiances 60’s que le rock slacker et lo-fi des 90’s. Et ils continuent sur leur lancée avec leur second album Thought Rock Fish Scale.
Plus lumineux que son prédécesseur, Nap Eyes reprend là où il s’est arrêté avec l’élégant « Mixer » avec un Nigel Chapman qui lance un: « When I look at myself on my right, I’m wondering if I’m really here » de façon plutôt nonchalante. Les thèmes n’ont pas réellement changé car la plume du leader est recentrée sur ses doutes et frustrations qui le rongent depuis peu. Ces remises en question sont mises en lumière sur des titres mélodiques comme « Stargazer » ainsi que « Click Clack » où on sent vraiment qu’il nous interpelle directement.
On y décèle du Lou Reed, du Stephen Malkmus ou encore du The Go-Betweens à travers ce Thought Rock Fish Scale mais cela n’empêche pas pour Nap Eyes de nous envoûter comme il se doit. On prend plaisir à rêver sur la pièce centrale de 6 minutes « Lion in Chains » idéale pour rouler une nuit d’été sur la Route 66 et il y a un petit quelque chose de The Velvet Underground dedans. Plus loin, on retrouve les contemplatifs « Alaskan Shake » où la pedal steel est de sortie et « Trust » où il nous supplie de lui faire confiance malgré ses erreurs passées. Encore une fois, son interprétation ainsi que les compositions font mouche même si le dernier morceau se termine trop rapidement.
Si vous êtes à la recherche d’un disque nerveux et fougueux, vous pouvez passer votre chemin… Ou vous pouvez tenter de comprendre la psychologie de Nigel Chapman et ses acolytes. Thought Rock Fish Scale est un sacré condensé de rock slacker cohérent et envoûtant où les néo-écossais ont préféré la nonchalance pour pouvoir passer tranquillement des messages.
Note: 8.5/10