En six opus, Marissa Nadler est devenue la figure montante de la scène indie folk américaine aux côtés d’Angel Olsen, Chelsea Wolfe et de Sharon van Etten, surtout avec le dernier July en date de 2014 qui a remporté tous les suffrages. Deux ans plus tard, la native de Washington revient enfoncer le clou avec un nouvel opus Strangers dans la lignée de ses prédécesseurs. Prêts pour de nouveaux frissons en compagnie de la demoiselle ?
Produit par Randall Dunn, ce Strangers est un énième bijou de folk gothique complètement poignant, à l’image de l’introduction pianistique de « Divers Of The Dust », la très solennelle « Katie I Know » où les guitares reviennent au premier plan ainsi que « Hungry Is The Ghost » aux arrangements dantesques mais subtils qui dépassent le cadre de l’indie folk intimiste et se concluant par une explosion des plus redoutables. Les premiers titres de l’opus ont de quoi vous convaincre du talent incommensurable de l’américaine.
Avec sa voix vaporeuse et ô combien bouleversante, elle sait vaciller entre l’ombre (la tendue et accrocheuse « Janie In Love ») et la lumière (« All The Colors Of The Dark ») sans aucun souci. On ne pourra pas lui reprocher de ne pas connaître son affaire sur Strangers surtout avec les éternelles ritournelles guitare/voix de « Shadow Show Diane » et de « Dissolve » ou la cinématique « Nothing Feels The Same » avec son orgue qui complète le tableau dramatique de la chanson.
Encore une fois, Marissa Nadler reste fidèle à son style sur ce septième album. En jouant à fond la carte de la femme fatale, elle réussit à toucher sa cible en plein cœur grâce à des compositions dantesques, fragiles mais totalement cristallines et ce Strangers ne déroge pas à la règle. Chapeau bas.
Note: 8.5/10