Max Jury a beau avoir 23 ans, ça ne lui empêche pas d’avoir une sacrée maturité musicale dès le départ. Originaire de Des Moines dans l’Iowa, l’auteur-compositeur-interprète a plongé dans les standards de country, gospel, soul, folk et blues étant petit grâce à ses parents mélomanes et ça se ressent à travers son premier opus éponyme aux textes et aux mélodies ciselées.
Avec l’aide du producteur britannique InFlo, le bonhomme met en valeur ses influences qui ont nourri son songwriting (Randy Newman, Townes van Zandt, Gram Parsons…), à en juger le titre d’ouverture très gospel « Numb » qui plante le décor de l’opus éponyme. Avec ses notes de piano électrique, ses choeurs féminins résolument soulful et sa voix enchanteresse, on se prépare pour un voyage au pays du vintage.
S’en suivent les ballades envoûtantes que sont « Standing On My Own » et les envolées pianistiques de « Grace » qui arrivent à toucher l’auditeur grâce à leur sincérité et leur honnêteté. Plus poignant encore, « Princess », « Great American Novel » et « Love That Grows Old » sont des monuments décidément bouleversants de l’opus contrastant avec des morceaux plus rythmés comme les raffinés « Beg & Crawl » et « Ella’s Moonshine » flirtant avec le country-rock. Il faudra aussi attendre la conclusion soulful qu’est « Home » pour être convaincu du talent précoce de l’Américain.
Beaucoup de médias iront comparer ce premier album solo de Max Jury à celui de Goon de Tobias Jesso Jr. l’an dernier (chroniqué ici) mais ce qui est sur, c’est que le natif de Des Moines a su attirer l’attention par des compositions qui sentent bon l’époque du Laurel Canyon en infusant plusieurs influences musicales pour un cocktail savoureux, intemporel et quelque peu mélancolique. Il suffit de notes de piano et/ou d’arpèges de guitare, d’arrangements orchestraux du plus bel effet et d’une voix androgyne touchante pour que la magie opère.
Note: 8.5/10
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