Hooded Fang – Venus On Edge

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On ne met pas souvent en lumière le groupe Hooded Fang mais pourtant c’est l’une des formations les plus originales de la scène indie rock canadienne, et ce depuis 2007. En trois albums, le groupe de Toronto a raflé une nomination au Polaris Music Prize et aime brouiller les pistes soniquement parlant (indie pop ? surf-rock ? garage-rock ? twee-pop ?). Et ce n’est pas ce quatrième album Venus On Edge qui nous apportera une véritable réponse.

Fini le côté artisanal des albums précédents, Hooded Fang s’apprête à dévoiler son côté démoniaque sur Venus On Edge. Durant ces dix titres volontairement cacophoniques, les Canadiens envoient tout valser, à commencer par les très progressifs « Tunnel Vision », « Shallow » avec une section rythmique résolument acrobatique, « Dead Battery » aux fameux airs de Liars période Sisterworld sans oublier le furieusement noisy et destructuré « Glass Shadows ».

Avec ses riffs de guitare inventifs, ses mélodies quasi-sci-fi et ses rythmiques démoniaques, Hooded Fang va très loin dans la bizarrerie mais ça déménage fort avec les défouloirs surf-punk abracadabrantesques de « Impressions », « A Final Hello » où Daniel Lee répète sans cesse: « I know this is the enemy » et de « Venus ». A l’inverse, les Canadiens savent également tempérer ses ardeurs comme sur les sonorités post-punk à la Joy Division « Plastic Love » ainsi que la poppy « Miscast » comprenant un solo de guitare de folie mais la plupart du temps, ils jouent les têtes brûlées.

De ce fait, Venus On Edge brouille encore plus les pistes grâce à ses compositions frénétiques et totalement incontrôlables. Si Hooded Fang avait composé une bande-originale pour un film d’horreur des années 1970, le résultat aurait donné ça et malgré sa qualité indéniable, mieux vaut l’écouter à petites doses car ça cogne un peu dur.

Note: 7/10