Kathleen Hanna est sans conteste l’une des artistes les plus prolifiques de la scène riot grrl américaine. Entre ses groupes Bikini Kill et Le Tigre, elle devient une icône de sa génération et rien ne peut la stopper. Même pas sa maladie de Lyme où elle a été diagnostiquée en 2013 vu qu’elle était guérie plus tard. Et pour fêter cette guérison, elle relance son nouveau groupe The Julie Ruin avec un second album Hit Reset sur le label Hardly Art, faisant suite à Run Fast paru trois ans plus tôt.
Sur Hit Reset, Kathleen Hanna appuie sur la touche reset en retraçant son parcours allant de son enfance traumatisante avec un père violent et brutal comme elle le décrit si bien sur le titre éponyme implacable (« Slept with the lights on, on the floor / Behind a chair that blocked the door »). Ces expériences auront nourri son caractère féministe sur des morceaux flamboyants comme le fuzzy « I Decide », « Be Nice » où sa elle chante comme une hystérique derrière son larsen sans oublier « Planet You » et la très Sleater-Kinney « Mr. So & So » qui tacle les fuckboys soi-disant féministes.
Ce second album permet pour The Julie Ruin d’emmener la culture riot grrl dans de nouvelles contrées grâce aux sonorités électro plus que présentes. Et ça donne des résultats plus qu’originaux comme « Rather Not » où l’on y décèle des influences de Magnetic Fields ou l’excellent « Let Me Go » avec son orgue bien hypnotique et son crescendo envoûtant. D’autres moments mémorables sont à souligner comme la très B-52’s « Hello Trust No One » où Kathleen Hanna nous dévoile son palmarès plus que respectable (« I can play electric guitar while shaving my legs in a moving car »), le funk-rock futuriste de « Time Is Up » ou encore la touchante ballade au piano qu’est « Calverton » qui est tout simplement un hommage sobre à sa mère qui aura été un modèle parfait pour notre Kathleen Hanna.
A 47 ans, la New-Yorkaise n’en finit pas d’en gravir les échelons et avec The Julie Ruin, elle vient de franchir un nouveau palier. Hit Reset est un sacré album qui fout la pêche dès le début et elle possède une voix d’enfer même si elle exagère par certains moments (les refrains de « I’m Done » et « Roses More Than Water »). Assurément un des albums de riot grrl qui fera l’unanimité cette année.
Note: 8.5/10