En 2011, Lisa Hannigan nous avait conquis avec un second album Passenger produit par Joe Henry (pote de Hugh Laurie, si il faut le préciser). L’ancienne collaboratrice de Damien Rice d’origine irlandaise s’est faite rare pendant cinq ans et revient comme une fleur avec un troisième album At Swim, assurément son disque le plus sombre de sa discographie.
Pour ce disque enregistré entre Dublin et New-York, elle a fait appel à Aaron Dessner de The National pour la production et il en résulte un disque bluffant de sincérité et d’arrangements méticuleux. Avec les titres « Fall », « Lo » et autres « Ora » où la mélancolie est omniprésente. On ressent une fragilité et une intensité palpable à travers ce troisième opus à la fois planant et touchant. Entre la voix gracieuse et hantée de Lisa Hannigan qui chante la solitude, le deuil (« Prayer For The Dying » et l’exclusion ainsi que les compositions intimistes d’At Swim, on frôle le grandiose.
Je pense à « We, The Drowned » avec ses cuivres se faisant bien entendre, les boucles synthétiques du surprenant « Undertow » ou encore le sublime « Tender ». N’oublions pas non plus la bluffante performance a cappella de « Anahorish » qui est un texte de Seamus Heaney. Très bel hommage de sa part. L’opus (plus sombre que ses prédécesseurs) coule de source affichant clairement les ambitions de la chanteuse/guitariste irlandaise qui arrive à nous capter par ses messages parlants et résolument touchants.
Note: 8/10