Personne n’avait entendu parler de Buvette avant cet été. Et pour cause, le Suisse a publié déjà trois albums qui sont malheureusement passés inaperçus, dont le dernier The Never Ending Celebration en 2014 sur le label parisien Pan European Recordings (Poni Hoax, Flavien Berger, Calypsodelia…). Mais pourtant, quelque chose nous dit que Cédric Streuli va connaître la consécration avec ce nouvel opus nommé Elasticity.
Avec sa pochette vintage, Buvette nous transporte dans les années 1980 à cause de ses compositions à mi-chemin entre coldwave, new wave et synthpop comme les hypnotiques « The Seduction Parade » comprenant un petit passage à l’Auto-Tune et « Staring At The Lines ». Tout est question de vintage avant tout car la voix intéressante de Buvette habille sans pudeur les titres rythmés de « Concrete River » où il a encore recours à l’Auto-Tune ou encore le funk ouaté de « Smoke Machine Control/SMC » qui valent absolument le détour.
Ceci dit, Elasticity est un grand voyage musical car on navigue sur différents styles musicaux sans jamais se perdre, bien au contraire. Entre épopées instrumentaux comme le mystique « Hijole » et accents dub à la Gorillaz comme l’excellent « Room Without A View », Buvette s’en tire avec les honneurs. Il est vrai que l’on pense à Depeche Mode sur certains morceaux comme « Young Retired », « All The Sounds In One » et autres « We Need A Trip To Trip On » mais cela n’empêche pas pour autant d’affaire à un album totalement rafraîchissant et complet.
Ce quatrième album sonne comme étant la consécration de Buvette, si ce n’est l’un des meilleurs albums de cet automne. Elasticity convoque les spectres des grands groupes et musiciens précurseurs de la pop synthétique des années 1980 pour un moment de nostalgie comme on en fait que rarement. Et le résultat marche à merveille et on a presque envie de ressortir nos pattes d’eph et la coiffure Jheni Curl.
Note: 8.5/10