On peut dire que Nicole Wray a vécu plusieurs vies. Souvenez-vous en 1998 quand la diva R&B a sorti son premier album Make It Hot avec son tube du même nom produit par Timbaland et Missy Elliott. Elle avait tout pour réussir comme 99% de la concurrence R&B américaine de l’époque mais bizarrement, elle a disparu de la circulation après deux albums avortés. Elle réapparaîtra 11 ans plus tard avec le projet Blakroc (projet blues-rock/hip-hop de The Black Keys et de Damon Dash, ex-boss du label Roc-A-Fella Records) et sur l’album Brothers de The Black Keys où elle assurera les chœurs mais aussi sur le second album de Kid CuDI en 2010. Puis pouf, elle re-disparaît avant de réapparaître en 2013 en formant le duo Lady avec la chanteuse londonienne Terri Walker qui publie un premier album éponyme sur le label Truth & Soul. Puis, elle re-re-disparaît et revient comme une fleur cette année avec un nouvel album, un nouveau nom… et un nouveau label.
Appelez là désormais Lady Wray et elle est bien de retour: « It’s Been A Long Time », comme elle le dit si bien en tout début d’album. Elle compte désormais surfer sur la vague de la soul vintage, un virage qu’elle a emprunté avec l’album Lady de 2013, et on peut dire que cette tendance lui va à ravir. Nous voilà transportés dans les années 1960-1970 qui nous rappellent les heures de gloire de Motown et Stax sur des titres soulful avec un grand S comme « Do It Again » aux cuivres triomphants, « Smiling », « Bad Girl » ainsi que « Guilty ». Avec sa voix voluptueuse et forte et ses productions old-school toujours de bonne qualité digne de chez Big Crown Records, on peut appeler ça un retour gagnant.
Entre les tendances acoustiques de « In Love (Don’t Mess Things Up) » et les passages quelque peu synthétiques de « Cut Me Loose 2 » avec sa boîte à rythme bien entêtante, Lady Wray ne fait pas les choses à moitié quand il s’agit de l’interprétation. Elle arrive à être convaincante quelle que soit les registres soulful, du plus enlevé (« Underneath My Feet », « Let It Go » et son final plus lent) au plus mélancolique (« Make Me Over ») et c’est ce qui rend ce Queen Alone complètement addictif. On peut décidément se dire qu’elle a enfin trouvé son terrain de jeu, et ça fait du bien de l’entendre à nouveau épanoui. En espérant qu’elle ne disparaît pas de la circulation à nouveau.
Note: 8.5/10