Balthazar est devenu en trois albums un des meilleurs groupes indie rock belge du moment. Le dernier en date est le très bon Thin Walls paru l’an dernier (chroniqué ici) et a retraversé le monde entier pour une longue tournée triomphante. Mais rassurez-vous, le groupe ne se sépare pas, certains membres du groupe veulent faire une escapade solo comme Maarten Devoldere, une des deux voix du groupe, qui dévoile son premier album surprise nommé We Fucked A Flame Into Being. Merci PIAS de m’avoir prévenu de la sortie de cet album au fait !
Au cas où vous ne saurez pas, Maarten est celle qui a la voix la plus grave et la plus désabusée des deux et il est clair qu’elle est semblable à feu Lou Reed. Et pourtant, sa voix illustre à merveille l’ambiance à la fois noire, sensuelle et romantique, pour ne pas dire provocante de We Fucked A Flame Into Being (le titre de l’opus est une citation d’un roman de D.H. Lawrence, pour info). Et cette ambiance rétro si spéciale, on la retrouve à merveille via l’excellent titre d’ouverture qu’est « I’m Not Him », « The Good Lie » mais aussi la rythmée « »Against The Rich ».
Moins rock que son groupe et plus orienté jazz avec ces cuivres, ces percussions et son piano emballant, Warhaus est capable de convoquer à la fois les spectres de Leonard Cohen, de Gainsbourg (l’interlude cuivré « Beaches » rappelant des bandes originales de film d’espionnage ainsi que l’instrumental hypnotique « Wanda » avec ses « Ouh ouh ouh » répétés) ou même celui de Tom Waits, mais toujours est-il qu’il a dessiné son univers propre à lui. Ceci dit, on retrouve tout de même des titres qui rappellent quelque peu Balthazar comme « Machinery » et le très sixties « Memory » tout en restant dans la thématique musicale de cet opus bien intriguant. Maarten est parfois accompagné d’une voix féminine, celle de Sylvie Kreusch, sur le mystérieux « Leave With Me » ainsi que sur la conclusion enivrante de « Time and Again » renforçant un peu plus le côté sensuel de la chose.
We Fucked A Flame Into Being est avant tout un disque de 10 chansons étant « une ode à l’amour, à ses excès et à sa fugacité » aux « paroles ésotériques et sombres ». Et il n’y a pas de doutes, Warhaus a plutôt bâti une oeuvre plutôt conceptuelle à la fois introspective et visuelle où l’on imaginerait bien une trame romantique et ambiguë en noir et blanc, comme la pochette. Le premier essai solo de Maarten Devoldere est plutôt de bonne facture et il semblerait que le bassiste de Balthazar se lancera lui aussi en solo au mois de novembre, si tout va bien. Méfiez-vous des bassistes, ce sont souvent les plus doués.
Note: 8/10