LVL UP – Return To Love

lvlup-returntolove-640x640Pour ses 30 ans, Sub Pop a décidé de s’offrir une bonne cure de jouvence. Le mythique label de Seattle a décidé de signer pas mal de jeunes groupes indie rock américains talentueux comme Heron Oblivion, Morgan Delt, The Gotobeds ou encore Arbor Labour Union et ça n’est pas fini. Voilà qu’un autre groupe vient de rejoindre le roster bien prestigieux: LVL UP. En fait, le groupe new-yorkais, qui s’est formé en 2011 à Suny (campus universitaire new-yorkais), avait sorti deux albums sur les labels Double Double Whammy et Exploding In Sound mais là, ils s’apprêtent à se faire connaître avec un nouvel album Return To Love, faisant suite au prometteur second album Hoodwink’d paru deux ans plus tôt, et toujours produit par leur pote Mike Ditrio fidèle au poste.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la musique de LVL UP, attendez-vous à un mélange de Sebadoh, de Pavement et de Guided By Voices… Bref, la crème de la crème de l’indie rock des années 1990 avec des sursauts noisy et lo-fi, à l’image de l’ouverture « Hidden Driver » (verrait-on un clin d’œil à Neutral Milk Hotel ?) avec ses distorsions de guitare (acoustique et électrique) bien fougueuses comme il se doit. Citons également les expéditifs « Blur », « The Closing Door » ou même le défouloir punk de « I » faisant contraste à des titres plus plus lancinants comme les mid-tempo envoûtants « She Sustains Us » et « Cut From The Vine », une belle preuve que le quatuor a du fil à retordre. Return To Love est un fabuleux ascenseur émotionnel qui fonctionne à merveille et il y a une bonne poignée de chansons qui le caractérisent si bien face à des morceaux slacker comme « Spirit Was ».

Ainsi, sur la pièce maîtresse « Pain », on vacille entre calme acoustique et tempête électrique avant de finir sur un déluge bien tonitruant avec un solo de guitare final de folie qui emporte tout sur son passage. On peut dire la même chose pour « Five Men On The Ridge » avec son riff de guitare du début qui frappe comme la foudre quand on s’y attend le moins, notamment sur l’introduction. Histoire de bien foutre la pression à l’auditeur. Et que dire de la conclusion de 7 minutes à la fois épique et étrange de « Naked In The River With The Creator » aux claviers se faisant bien entendre, au chant hypnotique, aux riffs bien noisy et aux rythmes bien redondants ? Une drôle de façon à la fois de clore le disque et d’entrer en communion avec le Divin car oui, la spiritualité est le principal thème lyrical de ce Return To Love (« God is peeking, still speaking », clament Mike Caridi et Dave Benton, les deux chanteurs et guitaristes, du groupe, sur le refrain de « Hidden Driver ») mais c’est ce qui rend le tout cohérent.

Ce troisième album montre un LVL UP qui place la barre très haute pour cet automne quand il s’agit de nous offrir de l’indie rock aussi bien basique que créatif. Return To Love montre le quatuor qui a peaufiné son écriture et ses compositions pour les rendre aussi fluides que mélodiques pour nous offrir un paysage sonore totalement intense et enrichissant.

Note: 8.5/10