Agnes Obel – Citizen Of Glass

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Avec ses deux albums Philarmonics en 2010 mais surtout son désormais culte Aventine en 2013, Agnes Obel fait quasiment l’unanimité. Ce n’est pas pour rien que beaucoup de yeux et d’oreilles se sont rivées sur la Danoise installée à Berlin depuis maintenant 10 ans et est considérée comme l’une des plus grandes artistes de la scène alternative actuelle rien que pour son sens de la mélodie et des arrangements classieux. Après trois ans d’absence, elle est prête à reprendre l’assaut avec un troisième album Citizen Of Glass réellement attendu au tournant.

Aussi bien influencée par PJ Harvey et Kate Bush que de Claude Debussy et d’Erik Satie, ce nouvel opus voit l’occasion pour la demoiselle d’étendre son univers afin de nous proposer quelque chose de bouleversant et d’orchestral en mettant l’accent sur le fait que l’être humain soit un citoyen de verre aveuglé par les réseaux sociaux et de la surveillance sur Internet a perdu de son intimité et qui voit son évolution toute chamboulée. Dès le premier titre mystique « Stretch Your Ears », on ouvre grand les oreilles et on est rapidement touchés par la grâce avec ses sonorités timidement orientales.

Et bien évidemment, Agnes Obel s’amuse à jouer avec une multitude de sons comme le tandem piano/violoncelle qui tend presque vers les rythmes latino de « Red Virgin Soil » par exemple, mais les exploite avec génie. Tout ce que touche Agnes Obel se transforme en plateau doré. Avec sa voix angélique, elle arrive totalement à nous émouvoir avec des sublimes ballades avec comme principal motif un piano et des cordes tremblantes comme sur le complexe « Familiar » avec ses multiples variations de voix ainsi que les émouvants et quasi-cinématographiques « It’s Happening Again » ainsi que le baroque « Trojan Horses ». Bien entendu, les notes de guitare acoustique magiquement pincées font aussi ses effets sur le magnifique et irrésistible « Stone ». C’est dire que la Danoise nous a ensorcelé comme pas permis encore une fois et est au cœur de cette maestria comme en témoigne les berceuses progressives comme « Grasshopper » et « Mary ».

Encore une fois, la demoiselle affiche un sans-faute avec ce troisième album envoûtant et hypnotique. Avec ses ambiances dramatiques mais sophistiquées, la Danoise captive toute son attention en démontrant ses talents de compositrice et d’interprète complètement hors norme. Désormais, il faudra compter sur Agnes Obel qui a tout appris de ses influences pour nous libérer de nos prisons de verre.

Note: 8.5/10