Vous aimez le garage-rock qui tape dur comme Thee Oh Sees, Ty Segall et autres WAND ? Et bien ça tombe bien, Johnny Mafia répondra à vos attentes. Le quatuor (des potes de lycée) nous vient de Sens, dans l’Yonne qui nous balance un pur produit rock’n’roll en pleine gueule. Après un premier EP de 5 titres autoproduit en 2014 et avoir assuré les premières parties de pas mal de groupes plus que connus, voilà qu’ils viennent enfin casser des bouches et des oreilles avec leur premier long format Michel-Michel Michel (fausse référence à la formule Beetlejuice ?) qui nous ramène à l’âge d’or du rock, du vrai.
Ne vous fiez pas à l’introduction vintage « Sleeping » qui nous réveille en douceur avec des accords de guitare plutôt posés et une voix détendue, tout ça est illusoire, chers auditeurs. Car après que la section rythmique se mette en place, c’est une tempête sonique qui s’abat sur nos oreilles. Et ce n’est que le début car les brûlots comme « Bad Michel » et « Scarycrow VI » se chargeront de vous réveiller comme pas permis avec ces riffs bien catchy et son atmosphère vintage qui plane toujours tout au long du disque. Que ce soit punk (« Sometimes 666 ») ou garage (« Smell »), on retrouve parfaitement ces influences cités plus haut, en plus des regrettés Ramones et Jay Reatard, ou même Pixies sur l’énervé « Bad Shoes ». D’ailleurs, en parlant de Pixies, le quatuor rend hommage à sa légendaire bassiste Kim Deal qui a quitté le groupe sur le titre du même nom bien efficace. Tout ça, ça en dit long sur les ambitions de Johnny Mafia.
Avec Michel-Michel Michel, le quatuor de Sens montre qu’on peut faire du garage-rock tonitruant qui dépote en 8 morceaux et en 20 minutes chrono. Ce qui est rare, ces derniers temps. Quoi qu’il en soit, Johnny Mafia peut se vanter d’apporter un brin de fraîcheur dans le garage-rock à la française, aux côtés des Sapphics par exemple.
Note: 8.5/10