Mona Kazu – Arguments With A Bird

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La chanson qui me vient à l’esprit lorsque je consulte ma boîte mail remplie à ras bord chaque jour, c’est Please Listen To My Demo d’EPMD. Si vous ne connaissez pas (honte à vous), elle raconte comment le duo a parcouru les différents labels afin de signer un contrat et de faire entendre leur musique bien au-delà de leur quartier. Bref, c’est presque la même chose pour moi lorsque je vais sur ma boîte mail où pas mal de groupes inconnus me contactent pour que je parle d’eux sur le site. Et l’un d’entre eux m’a frappé et c’était Mona Kazu.

C’est un quatuor originaire de Burgundy formé en 2010 et est composé de Priscille Roy (chant, claviers, autoharpe), de Frank Lafay (guitare, mandoline, programmation, percussions), de Stéphane Gellner (basse, percussions) et de Philippe Grand (batterie, pads). A eux quatre, ils ont publié un premier album en 2013 intitulé Other Voices In Safety Places qui se veut à mi-chemin entre indie rock, coldwave et trip-hop. Ce mélange musical, on le retrouve sur leur successeur Arguments With A Bird, paru en avril dernier.

Et ça démarre très fort avec « 23 » où les riffs de guitare nerveux, la section rythmique et les notes de Fender Rhodes rentrent dans la danse et tapent dans le tas sans oublier le chant de Priscille qui alterne l’allemand sur les couplets et l’anglais sur les refrains. Il en est de même pour les tensions palpables de « Hiding » avec une introduction pour le moins addictive et se mue peu à peu vers des accents pour le moins grunge (ne négligeant pas pour autant les sonorités électro) pour un final des plus abrasifs. Les choses se calment un peu avec les envolées lyriques de « Your Voice » et de « Secret » aux arpèges de guitare hypnotiques qui rappellent tantôt PJ Harvey tantôt Shannon Wright.

Je ne m’attendais pas à être surpris avec ce Arguments With A Bird car ce second opus regroupe pas mal de pépites pour le moins inattendues. Entre ballades pop envoûtantes (« The Fall », « The Island ») et brûlots pop-rock incendiaires (le bourrin « Laetitia », « Frank », « I’m Not The One »), Mona Kazu impressionne pour son côté presque théâtral, parfois poussée certes, mais efficace avec une production aux inspirations albiniesques. C’est moins coldwave que je ne pensais mais on y décèle même du shoegaze sur l’introduction de « Argument », par exemple, c’est dire de la richesse des inspirations du groupe et ça mérite qu’on y prête attention.

Note: 8/10

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