Jessy Lanza – Oh No

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Nota bene: Cette chronique a été rédigée en mai 2016 et a été remise au goût du jour en décembre 2016.

L’égérie du label underground Hyperdub, ne cherchez plus longtemps, c’est Jessy Lanza. La chanteuse canadienne avait collaboré avec Caribou et The Galleria dans le passé puis elle a été la chouchoute des Polaris Music Prize grâce à son premier album Pull My Hair Back en 2013 co-produit par Jeremy Greenspan de Junior Boys, son compatriote. Mais à eux deux, ils décident de retrousser les manches pour un second opus intitulé Oh No qui va squatter à coup sûr pas mal de classements de fin d’année.

Souvenez-vous de la claque musicale prise en février dernier avec Big Black Coat, dernier album de Junior Boys en date (chroniqué ici). Et bien dites-vous que c’est de la gnognotte comparée à Oh No où on ira chercher quelques petites similitudes. Entre la voix sensuelle et magnétique de Jessy Lanza (qui a dit Grimes ?) et les productions électro-pop dopées en énergie concoctées par Jeremy Greenspan, le second album de la native d’Ontario regorge surprise sur surprise avec en tête « VV Violence », « Never Enough » ou encore « Oh No ».

Ce second album verra l’occasion pour la canadienne d’étendre ses influences à bon escient qui va du footwork sur l’excitant « It Means I Love You » au R&B alternatif à la FKA Twigs sur « Vivica » et « Begins ». Ces multiples inspirations montrent à quel point elle possède un univers original en toute sobriété et même lorsqu’elle s’essaie sur des terrains downtempo sur la ballade aérienne de « I Talk BB » où sa voix renversante fait des merveilles ou d’autres plus complexes sur l’électro très difficile d’accès « Going Somewhere » aux breakbeats saturés où elle donne l’impression qu’elle glousse lorsqu’elle chante « Say you love me/Baby I just want to impress you », elle remplit le contrat avec brio.

Pourquoi est-ce qu’Oh No devrait squatter nos tops en fin d’année ? Tout simplement parce que Jessy Lanza n’a pas froid aux yeux lorsqu’il s’agit de nous emmener dans son univers particulier. Que ce soit italo-disco, footwork, techno-pop, R&B alternatif ou même acid house, peu importe, ce second album est une réussite grâce à une production taillée sur mesure pour la demoiselle canadienne qui ne peut pas dire « Oh No ».

Note: 9/10