On avait laissé Laura Marling avec un Short Movie il y avait deux ans de très bonne qualité, même si un poil inférieur à son chef-d’oeuvre que fut Once I Was An Eagle. Mais pourtant, cela ne lui a pas empêché de devenir une des prêtresses du folk moderne britannique et avec ce nouvel opus Semper Femina, elle affirme de plus en plus sa féminité avec succès.
Cet opus permet pour la chanteuse d’avoir une vision du monde sur un point de vue féminin. Et à travers ces neuf titres épurés, elle redéfinit l’expression artistique au féminin comme en témoigne la ballade rêveuse aux cordes frissonnantes de « Soothing » à la ligne de basse bluesy qui frappe fort dès le départ. La voix doucereuse de la native de Hampshire fait encore des ravages sur des magnifiques morceaux dépouillés qui prennent le dessus comme le langoureux « The Valley », « Always This Way » et « Wild Once » où la mélancolie emporte le dessus.
C’est à coup de guitare acoustique et de cordes que Semper Femina se définit de façon concrète avec toujours une Laura Marling en véritable donneuse de leçons sans tomber dans la démagogie. Et elle le fait avec une classe et de façon naturelle que ça en deviendrait déroutant. Au milieu des ritournelles planantes telles que « Nouel », elle n’hésite à sortir la guitare électrique pour muscler un peu ses compos comme sur « Don’t Pass Me By » mais aussi sur la conclusion très Neil Young du nom de « Nothing, Not Nearly » qui nous laisse à nouveau bouche bée.
En neuf pièces, Laura Marling aura réussi à faire passer son message et à crier sa féminité. Semper Femina est plus qu’un manifesto pour la Britannique, c’est sa manière de se définir et de se démarquer de ses concurrent(e)s qui continue à gravir les échelons. Question qualité, nul ne doute qu’il pourrait rivaliser Once I Was An Eagle pour son côté abouti et cohérent.
Note: 9/10