Timber Timbre – Sincerely, Future Pollution

Timber Timbre a connu la consécration avec ses deux albums désormais classiques que sont Creep On Creepin’ On en 2011 et Hot Dreams en 2014. Le groupe canadien formé par la tête pensante Taylor Kirk passionnant pour son blues-folk cinématographique et carrément hanté, à un tel point qu’ils ont été nommés au Polaris Music Prize à deux reprises. Trois ans plus tard, ils décident d’en remettre une couche avec leur nouvel album intitulé Sincerely, Future Pollution.

Ce que Timber Timbre sait faire de mieux, c’est de nous emmener dans un univers à mi-chemin entre western et film d’espionnage digne des années 1970. Mais ici, le groupe passe à la décennie suivante sur Sincerely, Future Pollution en allant lorgner dans les années 1980 où les spectres de Prince, Kraftwerk ou encore Lou Reed planent. Les reverbs de guitare sont désormais mis en retrait au profit des synthétiseurs et des boîtes à rythme comme le démontrent des titres comme « Velvet Gloves & Split », le groovy « Grifting » qui se rapproche justement de Bowie période Fame ainsi que « Moment » qui possède des allures de Twin Shadow.

Si le groupe se complaît dans son style synthpop avec ces nouveaux morceaux, ils n’ont pas oublié leurs premiers amours pour autant avec le bien nommé « Sewer Blues » où le climat redevient lourd pendant 4 bonnes minutes, le quasi-instrumental cinématographique « Blue Nuit » faisant intervenir le vocoder mais aussi les accents western moderne avec la conclusion enivrante du nom de « Floating Cathedral ». Timber Timbre n’hésite pas à ajouter une dose de conscience le moment venu sur le chaloupé « Western Questions » abordant le problème d’immigration de masse et du muslim ban imposé par l’autre.

Sincerely, Future Pollution risquera de diviser les aficionados du groupe canadien: les uns salueront leur nouvelle orientation artistique tandis que les autres regretteront leur blues-folk hanté qui a longtemps fait leur renommée. Personnellement, j’ai le cul entre deux chaises mais je ne nierai pas non plus le chant grave et intrigant de Taylor Kirk qui fait toujours son charme infaillible depuis tant d’années sans oublier son aspect intemporel de leur musique qui leur va comme un gant.

Note: 7.5/10