Chez Hot Chip, les deux têtes pensantes du groupe sont Alexis Taylor mais aussi Joe Goddard. Tandis que le premier s’en sortait à merveille en solo malgré un Piano bancal paru l’an dernier (chroniqué ici), ce dernier a pu s’éclater de son côté avec son duo The 2 Bears avec Raf Rundell (qui a sorti un premier EP solo en fin d’année dernière). Et depuis qu’il a dévoilé son titre en solo en 2011 nommé Gabriel avec une certaine Valentina, on sentait qu’il allait avoir un fort potentiel solo. Nos impressions se confirment avec son premier album Electric Lines.
Le londonien explore tous ses influences musicales qu’il a pu ingurgiter durant ces années pour nous offrir un condensé d’électronica pure et dure. Ainsi, on flirte avec des productions léchées allant de la house de Detroit à l’electro-dance des deux décennies précédentes. Et on est en plein dedans avec le premier morceau « Ordinary Madness » avec la voix sensuelle de Jess Mills alias SLO ainsi que la fusion disco et house de « Home » chanté par Daniel Wilson qui comporte un sample du titre « We’re On Our Way Home » du groupe de funk Brainstorm qui viendront chauffer le dancefloor tout comme les bombes « Lose Your Love », « Lasers » et « Children » montrant tout le savoir-faire du bonhomme sans l’aide de ses compères.
Et plus on avance dans cet album, plus les morceaux se veulent moins dansants et plus lancinants, à l’image de l’introspectif « Truth Is Light » où Joe Goddard se met à nu dans son interprétation mais aussi « Nothing Moves ». Il arrive que d’autres voix extérieures viennent lui prêter main forte avec notamment Alexis Taylor qui reste impeccable sur le morceau-titre hypnotique tout comme SLO qui revient pour clore la cérémonie avec « Music Is The Answer ». Ce qui est normal: lorsque les temps sont durs, la musique viendra réconforter les chaumières et adoucir les mœurs.
Electric Lines est tout simplement un condensé de toutes les influences musicales de Joe Goddard en raison de son cocktail varié et rafraîchissant. Cependant, à cause de son aspect hétérogène, ce premier album solo s’avère parfois inégal par moments et le rythme s’affaiblit sur certains morceaux. Mais ne remettons pas en cause les talents du londonien qui brille en démantelant les codes pour les remodeler à sa sauce afin de faire bouger pas mal de foules. Cela n’arrêtera pas sa réputation de producteur et musicien hors normes, loin de là.
Note: 7.5/10
https://open.spotify.com/embed?uri=spotify:album:6ZJcm800dIHqXOvAwWRcWf