Pour pas mal de groupes, j’ai découvert Downtown Boys sur le tard. Et pourtant leur premier album Full Communism paru en 2015 a marqué au fer rouge la scène punk américaine. Le quatuor punk-rock de Providence détonnait pour son engagement politique avec des discours plus brûlants qu’un cocktail molotov. Après avoir incité à l’émeute lors des événements à Ferguson, voilà qu’ils viennent encore vouloir foutre la merde avec leur second opus Cost of Living.
Produit par Guy Picciotto du légendaire groupe Fugazi, la principale cible de ce Cost of Living est… vous voyez de qui je parle. Le plus gros loser (et plus gros merdeux) de la planète qui cherche plus qu’à diviser qu’autre chose a de quoi grincer les dents à chaque geste, chaque tweet et chaque déclaration tellement honteuse qu’on aurait presque envie de rire. En référence avec son décret gerbant nommé le « Muslim Ban », voilà que Downtown Boys hausse le ton à ce sujet avec cette introduction bien percutante « A Wall », référence à cette réforme farfelue de vouloir construire un mur séparant les Etats-Unis et le Mexique. Et en douze titres, le quatuor s’en donne à cœur joie pour notre plus grand plaisir.
Ne laissant aucun répit pour son auditeur, nos têtes brûlées adorées envoient tout valser avec les brûlots solides et agressifs comme « I’m Enough (I Want More) », « Promissory Note » et autres « Violent Complicity » aux riffs de guitare bien acérés et ses parties de saxophone bien endiablés. Alternant l’anglais (« I Can’t Wait », « Lips That Bite ») et l’espagnol (« Somos Chulas (No Somos Pendejas) », « Tonta », « Clara Rancia »), la voix et les textes de Victoria Ruiz incitent à l’émeute et n’hésite pas à nous insurger contre la suprématie blanche, la transphobie ou encore l’autoritarisme et à foutre le bordel comme pas possible. En somme, Cost of Living, moins punk que son grand frère mais encore plus brut et surpuissant que jamais, est un autre cocktail molotov que l’on n’hésiterait pas à balancer sans aucun souci. Comme une envie de tout brûler durant cette ère bien morose et chaotique.
Note: 8/10