Vous connaissez des musiciens qui aiment mélanger différents styles de musique pour en faire quelque chose de bien original ? Et bien Eyedress fait partie de ce lot qui refuse qu’on le classe dans une seule catégorie. Car l’artiste phillippin a un univers bien propre à lui comme l’affirme sur ce nouvel album Manila Ice faisant suite à Shapeshifter paru deux ans plus tôt.
Idris Vicuña mélange sans vergogne synthpop, pop psychédélique lo-fi, jazz et R&B à travers ce Manila Ice bien personnel où il exprime son opinion à travers le contexte politique de son pays d’origine mais ouvre les portes de son intimité à travers différents samples, riffs de guitare et autres synthés vintage. Durant ces quinze morceaux, on flirte avec les influences de Mac Demarco sur « Manila Ice », « Sofia Coppola » et « Big Shoes » ou encore Connan Mockasin (où sa voix y ressemble étrangement) sur « Family Tree » et « Third Eye Kisses ».
Eyedress n’est pas avare en collaborations car on retrouve les noms de Prefuse 73 pour un moment inouï nommé « Living Room » et d’autres moins connus comme Teenage Granny à deux reprises sur les romantiques « Feel Like Giving Up » et « Can’t Run From Pain » et Jasmine sur les nébuleux « Love All Around » et « Pentagram Land ». On retrouve même un morceau 100 R&B synthético-bizarroïde avec Jess Connelly et Ankhten Brown qui sont un peu les Jhené Aiko et les PARTYNEXTDOOR d’un monde parallèle sur « High Street Drive By », comme quoi Manila Ice est riche en surprises. Malgré son côté bizarroïde trop prononcé, cet opus du musicien est pourtant un joli OMNI dont il serait dommage de passer à côté.
Note: 7.5/10