Dub Pistols nous avait fortement impressionné avec leurs estampillés classiques Speakers and Tweeters en 2007 et Rum & Coke en 2009. Suite à cela, la formation menée par Barry Asworth a voulu aller plus loin dans l’expérience en incorporant des influences drum’n’bass sur leurs albums suivants Worshipping The Dollar en 2012 et Return Of The Pistoleros trois ans plus tard (chroniqué ici) mais la sauce a bien moins pris. Deux ans plus tard, ils reviennent avec leur nouvel opus Crazy Diamonds se voulant être un retour aux sources. Vraiment ?
Alors, retour aux sources, oui et non car les voix majeures de Dub Pistols, Rodney P et TK Lawrence, sont les plus gros absents du disque. Toutefois, les londoniens veulent nous sortir le grand jeu avec un casting plus qu’alléchant avec Linda Layton, Seanie Tee qui s’est fait énormément remarquer sur l’album précédent, Too Many Ts, Ragga Twins, MC Navigator et… Beenie Man ? Allons voir ce qu’ils nous ont concocté pour ce nouvel opus. Et bien ça commence plutôt pas mal avec leur mélange de dub, hip-hop, électro et reggae sur les enjoués « London Calling » avec MC Navigator, « Rising » avec Earl16 mais aussi « Kingdom » avec la légende jamaïcaine Cutty Ranks et Seanie T.
Ce qui a fait la richesse et l’originalité de Dub Pistols d’antan, c’était leur côté ska futuriste et ensoleillé qui primait et sur Crazy Diamonds, cette influence a énormément disparu. On y décèle néanmoins des influences plus hip-hop avec l’intervention de Too Many Ts sur « Crazy Diamonds » et « LA LA LA » mais aussi d’autres plus jungle avec « Boom » en compagnie de la hype Seanie T et « Mad On The Road » avec Ragga Twins qui n’ont pas l’air à l’aise sur ce morceau. Bien entendu, la drum’n’bass est encore présente sur « Never Never » en compagnie de MC Navigator mais des morceaux plutôt oubliables sont de sortie comme le vide « Baby I Love You » en compagnie de la diva des mythiques Beats International et (encore) Seanie T mais aussi la conclusion dancehall inefficace de « Party’s On » avec Beanie Man.
Pour conclure, ce Crazy Diamonds est largement supérieur à Return Of The Pistoleros mais restera inférieur à leur discographie qui était solide jusqu’à Rum & Coke à mon opinion. Sans leurs stars et sans leur marque de fabrique qui ont fait leurs précédentes sorties mémorables, Dub Pistols donne l’impression de se reposer sur leurs lauriers malgré cette volonté de retour aux sources qui est saluée.
Note: 7/10