Direction Bolgatanga, au Ghana, pour partir à la rencontre de celui que l’on surnomme le « number one » du peuple frafra: Guy One. Il s’agit d’un musicien et compositeur local qui possède comme instrument de prédilection le kologo qui est un instrument traditionnel à deux cordes montées sur un manche en bois et fixé sur une calebasse. J’avais entendu parler de lui avec son incroyable titre « Estre » avec la chanteuse gospel locale du nom de Florence Adooni en décembre dernier. Malheureusement, ce titre qui donne la pêche ne figure pas sur son premier album #1, ce qui est un peu dommage quand on y pense.
Quoi qu’il en soit, ce premier opus vaut largement son pesant d’or avec des morceaux fusionnant les instruments traditionnels et influences occidentales et contemporaines avec l’introduction instrumentale du nom de « Po’ore Ye La Be De Geta Gurego » mais également avec de bonnes trouvailles à l’image de « Bangere Tomme ? », « N’yella Be Bobere » mais aussi « Yelmengere De La Gu’usi ». C’est dire que Guy One sort le grand jeu au niveau des arrangements en convoquant les chorales, les cuivres, synthés, vibraphones qui viennent s’y greffer au jeu virtuose de kologo avec notamment le vivifiant « Everything You Do, You Do For Yourself », seul morceau chanté en anglais, mais également « Nongre Nongre – Sugre Sugre ».
Le natif de Bolgatanga pourra ainsi compter sur la confiance du producteur et arrangeur allemand Max Weissenfeldt pour faire de ce #1 un vent d’air frais pour ce début d’année. Guy One arrive à convoquer ancrage traditionnel au remodelage contemporain pour un mélange groovy et entraînant à souhait. Jamais on a entendu quelque chose d’aussi frais depuis King Ayisoba qui est étrangement un proche du musicien. En cas de nouveauté en termes de musique africaine, n’hésitez pas à vous ruer sur les sorties du label allemand Philophone.
Note: 8/10