Superorganism – Superorganism

A moins de vivre dans une grotte sans Wi-Fi, vous n’avez pas pu échapper à la nouvelle sensation indie pop de cette année du nom de Superorganism. Pour rappel, le collectif est composé de huit personnes éparpillés un peu partout dans le monde (Angleterre, Etats-Unis, Australie, Corée) qui a à peine atteint l’âge majeur. Ils se sont fait connaître avec leurs tubes rapidement incontournables « Something For Your M.I.N.D. » mais aussi « Everybody Wants To Be Famous » avec leurs clips qui ont fait le buzz. Au mois de mars, les nouveaux chouchous du public dévoilent enfin leurs excentricités à travers leur premier album.

Qu’est-ce qui provoque autant d’admiration et de fascination chez ces minots ? Et bien tout simplement leur énergie communicative et fougueuse à travers leur musique indie pop synesthésique et très colorée qui en découle sur ces dix morceaux à l’image de « It’s All Good » qui ouvre le bal. Superorganism fonctionne par cycle journalier, c’est-à-dire que le premier morceau commence par le réveil d’Orono, principale chanteuse, avant d’entamer une journée bien chargée. Dès lors, on suit les péripéties du collectif sur les morceaux suivants comme le refrain entêtant d' »Everybody Wants To Be Famous » qui s’attaque aux personnes plus que narcissiques en raison des réseaux sociaux qui aliènent de plus en plus la société tout comme sur l’introspectif « Reflections On The Screen » à la parfaite progression mélodique sous fond de chants d’oiseaux et de voix robotique.

Musicalement, Superorganism se situe entre The Go-Team, Gorillaz, Beck et The Avalanches mais aussi, plus surprenant encore, Pavement et Weezer qui sont les deux grands modèles pour Orono car on y retrouve énormément de sonorités aussi bien incongrues qu’attachantes, notamment sur les accents glitch inattendus de « Nobody Cares » où l’on entend des croquements de pomme, le trip psychédélique mais multiculturel et rassembleur de « SPRORGNSM » mais encore la ballade mélancolique et onirique de « Nai’s March » qui surprend en plein milieu avec ses destructurations électroniques totalement inattendues avant de s’assagir sur la fin, le tout parsemé de bruits de ruissellements d’eau et de coassements de grenouille. Bref, un sacré délire original. Et derrière toute cette couche de sonorités plus que loufoques où les guitares, boîtes à rythme et autres samples se cache une production irréprochable et stimulante notamment sur la pop sous-marine de « The Prawn Song » ainsi que des deux derniers morceaux plus posés faisant venir la fin de journée qu’est « Relax » et « Night Time » où la fin de l’album est symbolisée par l’alarme qui se remet à sonner. Et c’est reparti pour un t… Ah non en fait, le disque est fini.

En bref, tous les arguments sont présentés pour prouver que Superorganism est indéniablement la révélation la plus originale de cette année en raison d’un opus aussi bien bigarré qu’inventif, génial et fun de bout en bout. Loin d’être un trip musical coloré sous LSD, le collectif de huit personnes représente parfaitement cette volonté d’union mondiale à travers leur fougue communicative et exubérante.

Note: 10/10

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