La reine du blues-punk de Brooklyn se nomme Shilpa Ray que l’on veuille ou non. La chanteuse et guitariste règne dans le milieu de l’underground depuis maintenant plus d’une décennie mais possède que deux très bons albums à son actif. Deux ans après Last Year’s Savage, elle et son groupe récidivent avec un nouvel opus intitulé Door Girl.
Suivant les mêmes pas que ses influences principales que sont Lou Reed, Blondie et Beat The Devil, Shilpa Ray continue son bonhomme de chemin en nous offrant des compositions vivifiantes et incisives. Door Girl permet l’occasion d’offrir tout ce que la demoiselle pense de New York sur tous les plans, que ce soit au niveau de la gentrification jusqu’aux problèmes socioéconomiques. Dès lors, nous voilà dans le vif du sujet avec une volonté de réveiller son auditeur qu’est « New York Minute Prayer » qui a de quoi nous basculer six décennies en arrière avant que « Morning Terrors Nights of Dread » et « Revelations of a Stamp Monkey » faisant allusion au meurtre d’Eric Gardner nous embarquent dans la danse où elle s’en donne à cœur joie avec ses vocalises rugissantes.
C’est avec l’aide de son troisième œil qu’elle arrive à nous décrire parfaitement les mutations que subit la Grosse Pomme depuis tant d’années et ça fait peine à voir. Et avec des morceaux impeccables à l’image de « Add Value Add Time » aux airs de doo-wop, le soulful « After Hours » ou encore « Manhattan Creepazoids » que l’on a l’impression de traverser la métropole new-yorkaise et que l’on arrive à capter le malaise général, grâce aux textes parfaitement imagés de Shilpa Ray. Door Girl contient également les évocateurs « You’re Fucking No One » et le mélancolique « My World Shatters By The BQE » qui viendra renforcer ce côté lugubre que l’on ne soupçonnait pas de New-York mais c’est grâce au talent incommensurable de la rockeuse plus que lucide venant éveiller les consciences de chacun.
Note: 8/10