Réputés comme étant le groupe le plus sérieux du label Hardly Art, La Luz n’a toujours pas dit son dernier mot. Suite à leur second album Weirdo Shrine produit par Ty Segall il y a maintenant trois ans de cela (chroniqué ici), le groupe mené par la charismatique Shana Cleveland marque les esprits avec leur surf-pop revival qui a même influencé des groupes de chez nous comme Juniore. Cette année, le quatuor californien récidive avec leur nouvel opus Floating Features.
Là où elles ont un petit peu déçu avec leur prédécesseur, La Luz tente de rectifier le tir avec cette nouvelle galette où leur surf-pop vintage ferait office d’une bande originale d’un film de Tarantino. Ambiance gentiment glauque et fantomatique avec une introduction qui plante le décor comme il se doit avant que la voix si caractéristique de Shana Cleveland retentisse officiellement sur « Cicada » avec une production beaucoup plus irréprochable et plus épatante qu’auparavant.
On peut en dire autant pour des futurs hymnes live que sont les accents western de « Mean Dream » et le lugubre « The Creature » qui sont satisfaisants avec ces riffs vintage et ces claviers qui nous glacent le sang tandis que les voix féminines continuent de nous ensorceler comme il se doit. Mais impossible de ne pas rester impassible avec ce qu’il pourrait être le futur classique de La Luz qu’est « California Finally » qui traduit la conquête féministe de la West Coast et toute l’ambition qui se dégage. Vous en voulez plus ? Pas de soucis car le spectral « My Golden One » et l’orgue hypnotique et aguicheur de « Lonely Dozer » avant de se faire emporter par le slow doo-wop voluptueux de « Walking Into The Sun » avant de repartir de plus belle.
Floating Features a réussi à rectifier le mini faux pas que possédait son grand frère et il en résulte un disque satisfaisant avec un petit grain de folie bien caractéristique de la part du quatuor de Los Angeles. Ce troisième album prouve que La Luz reste une des formations les plus originales, à l’heure où d’autres groupes comme Hinds tente de conquérir le game comme bon lui semble. Shana Cleveland et ses sbires restent fidèles à elles-mêmes et c’est à cela qu’on les apprécie avant tout.
Note: 8/10