TT – LoveLaws

Chez Warpaint, on adore s’exprimer chacun de son côté afin de revenir plus fort. C’était le cas de la bassiste Jenny Lee Lindberg qui nous a gratifié d’un très bon album solo du nom de right on ! (chroniqué ici) tandis que l’hyperactive batteuse Stella Mozgawa qui mange sur tous les râteliers en collaborant avec The xx, Regina Spektor, Kurt Vile ou encore Jagwar Ma entre autres. Il ne manquait plus que Theresa Wayman, une des guitaristes du groupe, pour se lancer elle aussi en solo et chose promise, chose due, elle présente donc son side-project nommé TT avec un premier album à la clé du nom de LoveLaws.

Mais au fait, c’est un side-project ou album solo ? On s’en branle un peu, j’ai envie de dire, non ? Cela fait quelques années qu’elle s’est faite attendre et elle ne nous déçoit pas, c’est le cas de le dire. Comme son acolyte bassiste, elle ne s’éloigne pas réellement du style musical qui a fait le succès de Warpaint, même si elle aborde des influences trip-hop sur ce premier album langoureux et sensuel. Et le résultat final se révèle pour le moins satisfaisant avec notamment « Mykki » et « I’ve Been Fine » qui ouvrent le disque où TT assume totalement sa facette romantique un peu désabusée (‘Why can’t you be next to me ? », chante-t-elle sur le refrain).

Malgré la présence de son frère Ivan qui co-produit avec elle cet album mais également ses acolytes de Warpaint exceptés Emily Kokal pour la section rythmique, Theresa Wayman est bel et bien le centre de l’attention avec son interprétation spectrale sur des productions downtempo cristallines mais teintées d’une certaine noirceur comme la triptyque nommée « Tutorial », « Dram » et « Safe » avec ses guitares doucement fuzzy et sa basse langoureuse. On se laisse emporter par ses textes dévoilant sa partie vulnérable tandis qu’elle doit assumer sa maternité alors que c’est une musicienne bien occupée mais également préoccupée par ses histoires de cœur qui ne sont jamais concluantes notamment sur « Take One » et la conclusion « Too Sweet ».

Pour conclure, LoveLaws est un premier essai pour le moins satisfaisant dont les ambiances trip-hop nocturnes et sensuelles nous embarquent dans un univers totalement immersif, un peu comme si on arrive à déceler l’univers et la psychologie de son auteure. Theresa Wayman par sa voix voluptueuse et ses talents de musicienne incommensurables (non seulement elle officie à la guitare mais également à la basse et aux programmations) s’en sort avec les honneurs avec une oeuvre totalement cathartique et créative. En passant, elle n’était pas censée présenter son autre side-project BOSS avec Dan Carey et les membres de All We Are ? Depuis le temps que l’on attendait celui-là également tout comme Emily Kokal qui devrait faire ses preuves également.

Note: 8.5/10