Il n’y a pas qu’à Caen que la scène indie est florissante, il y a également la ville de Saint-Brieuc où l’on sait faire de la musique de qualité. La preuve avec Rosaire, quatuor de rock psychédélique formé en 2013, qui avait fait déjà parler d’eux avec un premier EP l’année suivante leur ayant permis de tourner aux côtés de Matmatah, Last Train ou encore Grand Blanc. Désormais attendus au tournant, Louis, Lucas, Simon et Guirec présentent enfin leur premier album du nom de Crystal Eyes.
Pour ce premier disque, Rosaire convoquera la puissance du rock psychédélique des années 1960 aux accents bluesy comme l’atteste l’introduction instrumentale sobrement intitulée « Opening » qui plante le décor avec sagesse et efficacité. Très vite, les riffs de guitare distendus flirtent avec les lignes de basse hypnotique sur des morceaux mélodiques bien accrocheurs comme « I Am Alone », « No More » et « To The Temple » avec la voix écorchée rappelant un certain Mick Jagger à sa plus belle époque. Se qualifiant eux-mêmes d’aventure psychédélique, le quatuor de Briançon nous en met plein les oreilles à travers des épopées musicales tantôt enragées comme « Mimi » tantôt audacieuses avec l’instrumental « A Gate To Heaven » ou même oniriques « Sunday Night » et « Ecstasy » aux airs de The Animals.
Avec Crystal Eyes, Rosaire prouve qu’il a le sens de l’aventure et ce ne sont pas des morceaux d’une puissance inégalable du calibre de « Pretty Girl » qui vont nous prouver le contraire. Le groupe briochin dévoile en dix chapitres un conte pour le moins concis et ambitieux où le rock néo-psychédélique made in France n’a pas encore livré ses lettres de noblesse.
Note: 8/10