En 2013, Alela Diane que l’on considère comme la plus grande artiste indie folk du moment nous a laissé avec l’album About Farewell. Bon certes, il y avait l’album collaboratif avec Ryan Francesconi deux années plus tard mais cela faisait tout de même un petit bout de temps que nous étions sans nouvelles de notre musicienne basée à Portland. Et bien la voici de retour totalement requinquée avec un nouvel opus du nom de Cusp.
Cette nouvelle livraison discographique marque un tournant dans la vie d’Alela Diane car elle a pu goûter à la maternité une seconde fois et a vécu recluse dans une propriété de l’Oregon où elle a élevé son enfant. Dès lors, la mamzelle ouvre à nouveau les portes de son jardin secret à travers des ballades indie folk cotonneuses et résolument mélancoliques à l’image de « The Threshold », « Moves Us Blind » et de « Song For Sandy » entre autres.
Moins axé sur la guitare et le fingerpicking que sur les prédécesseurs (parce qu’elle s’est cassée un ongle en pelletant sa neige), Cusp privilégie le piano sur la majorité des compositions tandis qu’Alela Diane nous raconte la douleur de se séparer de son enfant pour partir en tournée sur le premier morceau qu’est « Albatross » mais également de la relation compliquée qu’elle a eu avec sa mère sur le très beau « Never Easy ». Elle n’hésite pas non plus à se montrer engagé notamment sur « Emigré » qui évoque tout bonnement la crise internationale des réfugiés mais avec une plume plus incisive que dans le passé.
Cinq ans que nous étions sans nouvelles d’Alela Diane et elle ne nous déçoit pas avec des titres aussi doux et fragile que de la soie avec notamment « Buoyant », « Ether & Wood » et « So Tired » qui méritent tout simplement la touche Replay. Cusp est un disque de rédemption de la part d’une chanteuse qui possède une réputation pour la moins remarquable sur la scène indie folk actuelle et elle continue de nous le prouver ainsi.
Note: 8/10