So Stressed – Pale Lemon

J’ai souvent tendance à passer à côté des groupes du côté de Sacramento, d’une part parce que j’ai une tonne de disques en retard à écouter mais d’autre part parce que ça me disait pas grand chose. Et So Stressed fait parti de ce lot tant on les avait connu dans leur période post-hardcore/punk avec ses deux premiers albums dont le dernier Please Let Me Know paru l’an dernier. Cette année, ils ont décidé d’entreprendre un virage avec Pale Lemon.

Fini les compositions noisy qui ont fait leur renommée, So Stressed a décidé d’adoucir leur musique pour le plus grand bien de ses fans. Ainsi, Pale Lemon est rempli de morceaux pop absolument mélodiques à l’image de « Heavy Gifts » qui ouvre le bal avec grâce et élégance mais également de « Onion Paper » et de « Grape Skins » aux airs de Van Dyke Parks où la voix doucereuse de Morgan Fox flirte avec les guitares envoûtantes et limpides d’Andrew Garcia.

On a parfois l’impression d’entendre du Interpol par moments notamment avec mon morceau préféré qu’est « The Kicker » avec son sublime solo de xylophone mais c’est dire que le groupe de Sacramento est sacrément inspiré. Impossible de ne pas frissonner aux compositions audacieuses comme les allures jazzy de « Miniature Flag » et de « Nodding In The Dark ». La comparaison avec un autre album de ce calibre est évidente: Good Nature de Turnover l’année dernière (chroniqué ici) mais en moins estival par contre.

So Stressed joue plus sur la carte de l’émotion avec l’intermède acoustique de « Snowshoer » mais également le plus frémissant « Very Long Cloth » et la conclusion folk mélancolique nommée « Glassy » et arrive à nous en mettre plein les oreilles. Pour un album de réinvention musicale, le groupe de Sacramento réussit son pari avec Pale Lemon, à un tel point que l’on oserait à peine croire que c’était un groupe de post-hardcore auparavant. Dylan Williams de Wavves a eu raison de miser sur ces talents du coin.

Note: 8.5/10